mardi 5 juillet 2011

Bilan : la mère et les médias sociaux

Si il y a déjà plusieurs décennies les femmes trouvaient en leurs familles, leurs voisines, leurs amies et membres de différentes associations leur sentiment d'appartenance, l'effritement du tissu social tel qu'on le connaît n'a pu faire autrement que d'avoir sur celles-ci une incidence majeure.

L'être humain grégaire que nous sommes n'a cependant pas dit son dernier mot. Dans notre société occidentale individualiste, il a trouvé le moyen de se lier aux autres en s'adaptant. Comme il le fait depuis des milliers d'années.

Un sentiment d'appartenance

Si l'amorce d'une nouvelle relation ne se fait pas de la même manière sur le web ou en personne, le besoin de socialiser qui pousse l'homme à aller vers ses pairs demeure le même. Il fait partie des besoins humains reconnus dans la pyramide de Maslow.


https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHFzAT2bUskH9HMcbIEStsBr4aybfN4x0qRdpB_QXVgmx7we_s-DWEXRCsjKGqhD8eQkcZZhLBMdHhpr04Fx6E-grthBWMk8tR_cgku4kZUprLnvGVH61o2ZBjFg0J9DcgF-TyR1rEX6Dt/s200/maslow101.gif

Tel que nous l'avons vu dans le cours, le capital social souvent agonisant des mères à la maison a su trouver un puissant levier de socialisation dans l'avènement du web. Les forums de discussions, nés il y a une quinzaine d'années, ont permis à nombre d'entre elles (dont je suis) de retrouver un lieu d'échange, d'accès à l'expression, à l'information. Salvateur, ce lieu leur a également permis de développer un sentiment d'appartenance à une communauté partageant une réalité et des intérêts semblables. Virtuelle, cette communauté et ses bienfaits n'en sont pas pour autant moins réelles chez les principales intéressées.

Tout individu trouve dans son environnement immédiat (famille, collègues, partenaires sportifs, etc.) les échanges et la rétroaction nécessaire pour développer une image positive de lui-même mais ceux-ci se font plus rare lors de situations d'isolement prolongées comme celle mentionnée précédemment. Un sondage mené en Grande-Bretagne en 2007 relate que 53% des nouvelles mamans se sentent seules et isolées. Tel que mentionné dans l'article publié sur le site de mamanpourlavie, 
9 nouvelles mamans sur 10 s'ennuient de la vie sociale qu'elles menaient avant l'arrivée de leur enfant. Pas étonnant qu'elles trouvent compensation dans une vie sociale en ligne qui leur permet de briser l'isolement !

Lieux d'échange horizontalement structurés, les forums de discussions n'en demeurent pas moins informellement hiérarchisés (bien que "l'ordre public" soit régi par un modérateur auxquels sont conférés certains "pouvoirs"), comme n'importe quel groupe. Même dans un environnement virtuel, les leaders d'opinions et les forts pensants se distinguent, les épigones "suivent", certains participants sont présents mais discrets, d'autres sont discrets tandis que certains sèment la controverse ou la zizanie. Bref, virtuelle ou pas, une communauté demeure une communauté avec toutes ses composantes habituelles. Maintes relations sont mêmes "transférées" dans la vie hors de l'écran (on appelle GT -pour Get Together- les rencontres de groupe) pour poursuivre leur évolution. 

Comme nous l'avons vu dans le cadre du cours: "Internet serait un espace où cette intelligence multiple peut se connecter. La connexion serait garante d’une opportunité plus grande que la somme de ses composantes. Nous avons vu dans ce cours de multiples exemples où la « mise en commun » d’idées, d’efforts ou de ressources a ouvert des voies inédites à la coopération, la collaboration et la réussite de projets auparavant difficiles voire impossibles à réaliser."

Bien que les forums de discussions fassent toujours légion en dépit du déclin de leur popularité, l'apparition des médias sociaux a au fil des dernières années gagné largement en popularité, répondant aux mêmes besoins mais dans un format différent permettant l'usage de verbes, options de partage et l'instantanéité. À travers une toile de blogueurs aux intérêts multiples, des réseaux sociaux se tissent et traversent quelquesfois au fil des échanges la barrière du virtuel.

Des communautés solidaires

Quel lien d'attachement peut-il exister entre des membres d'une communauté avant qu'ils ne se soient côtoyés dans la dimension physique de leur vie? Est-il possible de développer des liens durables, de la confiance, de la solidarité envers des étrangers? 

De toute évidence, oui. S'il existe des codes de comportement de groupe tacites dans les communautés web, ceux-ci contribuent à nourrir leur culture de communauté. Les communautés de mères en ligne développent une puissante solidarité. Il n'y a qu'à penser à cette histoire dans laquelle une femme mère et blogueuse fut chassée d'un magasin où elle allaitait son enfant. À ce jour, son billet blogue à ce sujet a généré près de 200 commentaires de soutien, près de 5600 signatures sur une pétition visant à faire respecter le droit des femmes d'allaiter en public, pétition déposée à l'Assemblée nationale le printemps dernier, en plus de générer de nombreux débats publics médiatisés autour de l'allaitement.

De nombreuses blogueuses ont ramené sur leur propre espace de discussion leur opinion ou encore l'ont relayée via Facebook ou Twitter. Les communautés de mères sur le web représentent un véritable lobby. La dame concernée a d'ailleurs reçu des excuses publiques de la part du bureau-chef du magasin.

Des situations comme celles où une jeune maman blogueuse et membre d'une communauté sur un forum annonce sur son espace web le décès de son petit garçon ont généré plusieurs centaines de commentaires de soutien. Ce soutien n'est pas que virtuel. Des membres se mobilisent, s'organisent, se cotisent, se déplacent. Dans plusieurs cas, la force et le soutien de la communauté est supérieure à celles reçues par l'entourage immédiat.
  
Le sentiment d'appartenance à la nouvelle communauté de la jeune mère de famille se prolonge et se consolide dans le temps à travers de nouvelles plates-formes. De la fréquentation des forums, puis des blogues, les réseaux de sympathisantes ont poursuivi le dialogue sur les réseaux sociaux. Facebook, Twitter et cie. Brian Solis, expert reconnu en relations publiques et réseaux sociaux, a compilé plusieurs données témoignant de la prépondérance de la fréquentation féminine sur les différents réseaux sociaux. 

Une identité en ligne

La pyramide de Maslow illustrée plus haut situe le besoin d'estime personnelle immédiatement après le besoin d'un sentiment d'appartenance. Besoin de s'épanouir à son plein potentiel, de s'exprimer, de recevoir de la rétroaction pour établir et consolider sa place au sein de ses semblables, d'entretenir à travers les autres une image positive de soi-même, tout cela contribue au développement d'une image saine et valorisante de soi-même. 

Au sein de sa communauté en ligne, le nouvel utilisateur de médias sociaux sera appelé à forger son identité au fil de ses interactions avec autrui, des idées, réflexions et opinions qu'il partagera, du ton qu'il emploiera et de sa capacité à respecter les codes sociaux du groupe.
L'apparition des réseaux sociaux en ligne ont permis à ses utilisateurs de partager souvent en temps réel une multitude de liens, idées, articles, photos, vidéos, etc. Obtenir une information, une opinion est devenu un jeu d'enfant avec un réseau quasi en permanence connecté. Même dans les moments les plus isolés du quotidien (nuit, transport en commun, etc.), vous  n'êtes jamais seul, votre réseau est au bout d'un simple clic !
De la qualité d'une identité en ligne peut résulter l'inattendu. Je ne parlerai pas des cas que nous avons vus dans le cours (Star Wars man) mais de situations ravissantes qui ont ouvert des portes professionnelles à plusieurs blogueurs selon la crédibilité qu'ils avaient gagnée. 

Par la qualité du contenu proposé par Caroline Allard alias Mère Indigne, tout comme son collègue Pierre-Léon Lalonde du blogue Un taxi la nuit, se sont vu offrir par la maison d'édition Septentrion de publier un recueil de leurs écrits. Leur notoriété en ligne a donc traversé naturellement l'écran pour devenir une opportunité tangible mettant en valeur dans un autre média (plusieurs médias dans le cas de Caroline Allard) leur talent, leur maîtrise de leur contenu, la singularité de leur style et la qualité de leur présentation en ligne.

Et l'avenir ?

Il y a fort à parier que l'identité en ligne n'a pas terminé de mettre en valeur de nouveaux talents, chroniqueurs, de découvrir des influenceurs dans leurs domaines respectifs. D'ailleurs, ces derniers sont sollicités depuis quelques années déjà par différentes agences marketing et relations publiques pour diffuser de l'information sur les produits et services de leurs clients. Certaines entreprises comme mom central proposent même des initiatives marketing qui permettent de jumeler des blogueurs influents à des produits que des entreprises désirent mettre en marché et "pousser" auprès d'une clientèle ciblée aux allures de lectorat. Les mères blogueuses influentes (cela est mesurable avec certains outils web comme technocrati) ont donc une valeur marchande grandissante.

Nul doute que la tendance des agences de relations publiques à utiliser certaines figures fortes des blogues et des médias sociaux ne cessera d'augmenter d'ici les cinq prochaines années. Ces médias représentent une excellente vitrine de crédibilité pour les rédacteurs. Google permet même la rentabilisation de ses blogues par des options publicitaires comme AdSense.

D'ici la prochaine année, il est à prévoir que l'effet de séduction opéré par le géant du réseautage social Facebook sur de nouveaux membres et des membres déjà inscrits perdra de ses pouvoirs. La question de vie privée et de protection des données personnelles étant un souci de plus en plus considéré par les utilisateurs, l'effet dissuasif se fait sentir. D'ailleurs, la tendance s'observe déjà depuis deux mois selon le site d'observation marketing Inside Facebook.  Chez nos voisins du sud, 6 millions de membres ont supprimé leur compte en mai dernier. Au Canada, ce sont plus d'un million et demi d’utilisateurs qui ont déserté définitivement le site de réseautage. Le même tendance s'est enregistrée au Royaume-Uni, en Norvège et en Russie le mois dernier. Lassitude? Engouement dépassé? Migration vers le nouveau site de réseautage Google+? Protestation contre le non-respect de la vie privée des membres inscrits? Peut-être un peu de tout cela. Le rapport d'Inside Facebook ne spécifie cependant pas le profil des déserteurs, donc impossible de savoir si les femmes -souvent plus socialement isolées- tiennent plus à "leur" réseau que les hommes.

Pour la première fois au Québec en décembre 2010, le magazine Coup de Pouce a organisé une journée de conférence nommée Belle à bloguer, dans laquelle différents ateliers étaient proposés à plusieurs dizaines de blogueuses dont certaines reconnues et influentes. La conférence a connu un tel succès que l'initiative sera probablement répétée.

À moyen terme (d'ici cinq ans), les réseaux sociaux devraient continuer de permettre l'émergence de nouveaux talents web chez les mères professionnelles et offrir des opportunités nouvelles aux acteurs qui se distinguent. Certaines mères temporairement à la maison pour s'occuper de la marmaille devraient pouvoir tirer profit de leur expérience de blogueuse à titre professionnelle. L'une d'elles me confiait récemment avoir décidé, suivant la stratégie d'une amie conseillère en ressources humaines, de rajouter ses années d'expérience de blogueuse influente à son curriculum vitae. Peu après ce changement, le téléphone s'est mis à sonner. La perception de la crédibilité du blogueur (et ici, spécifiquement de la blogueuse) est littéralement en train de changer. Ce dernier n'est plus un  pseudo-journaliste comme on l'a souvent désigné mais un acteur-observateur pouvant apporter une vision, un angle, une subjectivité désormais recherchés aux sujets qu'il propose. Son potentiel est non seulement remarqué mais également recherché et reconnu comme une expérience.

Dans le secteur professionnel des communications, auquel se greffent naturellement des médias sociaux, l'expérience personnelle de l'utilisation est qualifiable.

Dans les secteurs spécialisés, certains blogueurs ont même fait de leur passion un gagne-pain. C'est le cas d'Isa, du blogue Les gourmandises d'Isa, qui compte des centaines de membres et qui bénéficie de partenariats avec différents fournisseurs de produits de cuisine. La notoriété de la blogueuse n'est plus à faire, a été construite sur le web, est relayée dans les médias sociaux et est parfois citée ou publiée dans des publications papier. La tendance est prometteuse.

Enfin, les médias sociaux et l'ubiquité qu'ils permettent, bien que l'on puisse devenir dépendants de leurs possibilités quasi infinies, ne remplaceront jamais le contact humain. Si à certains moments de nos vies ils sont des facilitateurs de rencontres, d'amour ou d'amitiés nouvelles, il est quasi inévitable que survienne une forme de saturation forçant la rencontre chaleureuse, tangible avec ses pairs. Les médias sociaux sont un moyen d'entrer en contact, non une finalité en soi. Selon une étude menée par le Pew Research Center, l'usage des réseaux sociaux incitent à faire davantage confiance à ses pairs et encourage également le développement de liens dans la vie réelle. Les médias sociaux, bien
qu'outils devenus indispensables dans plusieurs aspects de nos vies (partage de liens, photos, vidéos, etc.), demeureront, à long terme, un levier social favorisant la richesse des contacts et la bonification du sentiment d'appartenance nouveaux et déjà existants.

jeudi 16 juin 2011

Out, l'ordinateur personnel?

Il y a trois ans, Fred Cavazza questionnait Les netbooks vont-ils amorcer la révolution du web 3.0? . 
Puisque les Smartphones avaient énormément gagné en popularité en 2009, il était légitime de se poser la question.

En effet, ceux-ci, petits (entre 7-9 po), moins de 500 Euros (environ 700 $ CAN) et s'apparentant davantage à un gros Smarthphone qu'à un petit ordi, s'avéraient indicateurs de la tangente qu'allait prendre le marché pour les années subséquentes. Trois ans plus tard, nous en sommes bien à une révolution de notre manière de consommer le web même si les netbooks n'en sont pas nécessairement la cause.

Cavazza consolide ses prévisions quant à l'amorce de changements de consommation de terminaux web. Dans son billet la fin de l'ordinateur individuel programmé , il explique que les terminaux nomades ayant littéralement supplanté les ordinateurs individuels, les fabricants Google, Microsoft et Apple   "sont en ordre de bataille pour faire basculer l’informatique dans le 21ème siècle ."

Sans souris, écran, clavier et autres accessoires encombrants, l'accès au web est nettement plus nomade en 2011 (depuis quelques années d'ailleurs), qualité de plus en plus recherchée chez les petits appareils intelligents. Les géants du web travaillent donc à proposer d'autres formes de services mobiles qui permettraient de se défaire définitivement des ordinateurs personnels pour se concentrer sur ce que le grand public recherche: rapidité d'accès, simplicité, portabilité, sécurité.

Des produits comme le Chromebook de Google (offert en location) ainsi que le iCloud d'Apple sont donc prometteurs. À surveiller...

(N'hésitez pas à consulter le billet de Cavazza, nettement plus technique et complet que ma (très) brève synthèse.

mardi 14 juin 2011

Dans la surnage d'informations

Martin Lessard publiait récemment l'article Lisez ceci et épatez vos amis. Il y réfléchissait à voix haute sur le rapport à la connaissance depuis que l'information est disponible au bout d'un clic sur des appareils continuellement en possession de "leurs maîtres".

Il y a à peine quelques années, la culture générale apportait un plus-value à un individu, lui permettait de se distinguer par quelque champs d'intérêt ou de connaissance qu'il maîtrisait particulièrement bien. Si on se définit souvent par notre métier ou nos passions, on se définit aussi par notre niveau de connaissances constituant une composante de notre culture générale.

L'auteur questionne: "L’argument de posséder plus d’information est-il encore pertinent à l’ère de la surabondance? Comment peut-on aujourd’hui épater ses amis avec ce qu’on sait? À la première interrogation, ils sautent sur Google !" 

Il se trouve que j'adhère. Trouver une information sur le web est un geste si accessible devenu banal pour des centaines de millions d'utilisateurs, ce qui tue un peu la beauté, la singularité et la noblesse de la pure connaissance. Cela n'est pas mauvais en soi, remarquez. Démocratiser l'information est nul doute une excellente chose mais selon l'auteur qui complète l'idée d'Umberto Eco (affirmant que la nature des médias (télévision, journaux, ordinateur) nourrit différentes classes sociales, qu'il divise en riches et pauvres mais qui à proprement parler se rapporte davantage à une "compétence culturelle intellectuelle" par opposition à l'analphabétisme qu'à des possessions matérielles), la nouvelle tendance à utiliser le web comme un deuxième cerveau a ses limites.

La "nouvelle" manière de se distinguer socialement ne serait donc plus la quantité et la nature des informations assimilées par un individu mais plutôt la perspicacité et la manière judicieuse dont il utilise ces mêmes informations. Savoir mettre en relation plusieurs connaissances équivaut donc à assurer à son arc la corde de l'esprit critique.

J'écoutais récemment à la radio un médecin affirmait que de plus en plus de gens étaient myopes. Il expliquait que la nécessité physique de voir loin avait, du temps de nos ancêtres chasseurs et agriculteurs "justifié" biologiquement une bonne vision. La vision "de loin" étant de moins en moins sollicitée de nos jours vu l'usage quasi universel dans notre société occidentale des multiples écrans rapprochés, cela influerait directement sur la qualité du potentiel humain de vision.

La physiologie 'humaine s'ajuste à la réalité technologique. J'en fais un parallèle avec le cerveau, la mémoire et les capacités cognitives de l'homme. Devant l'océan d'informations disponibles relayées sur le web, savoir faire un tri judicieux constitue indubitablement non seulement une garantie de survie webesque mais également un atout sur ses pairs déjà en train d'y surnager.

Du verbe... au vote?

Dans le web participatif, l'existence de "verbes" joue un rôle essentiel. Actions envisageables sur différents médias sociaux, les verbes vous permettent de transmettre des musiques/photos/articles intéressants ou pertinents, en télécharger, partager, imprimer, visionner, étiqueter, commenter, ajouter comme favori, etc. pour prendre place dans le web participatif. Plus un site permet de verbes, plus il est interactif et donc plus il est dit "social".

L'interface convivial de Facebook nous le permet aisément à chaque statut: commenter, aimer, ajouter un lien, une photo, etc. Cela est également possible sur de plus en plus de plates-formes indépendantes (médias, magasins, etc.)

Or, voilà que depuis le 2 juin, son grand compétiteur Google offre la possibilité d'ajouter le bouton +1 à toute page dont le code spécifique a été préalablement ajouté au html.  Si nombre de pages hébergées hors du site du géant américain Facebook offrent la possibilité "d'aimer" une page, une vidéo ou un article et de le partager sur sa plate-forme, en tant que compétiteur, Google s'est vu mis au défi d'en faire autant. Le bouton "+1" rend maintenant la chose possible.

Mais comment donc évaluer le degré d'engagement de l'internaute dans le sens social du terme, au-delà de la visite "neutre" d'un site? Un simple passage sur un site équivaudrait à un "vote" de référencement (implication minimale). Et l'usage de l'option "partage"? Et celui du "J'aime"? Et celui de l'étiquette ou du commentaire offre-t-il un plus-value quantifiable pour le site ET pour l'internaute?

Où faut-il se situer sur l'échelle de technographie sociale pour que l'action posée soit considérée comme influente pour la "valeur" positionnelle (SEO) du site? De quelle manière quantifier cela? Doit-il nécessairement y avoir une valeur qualifiable en hyperlien mesurable par un outil comme technocrati?

En fait, ma réflexion devrait être toute simple: la valeur ajoutée à un site par ses objets sociaux n'est simplement pas liée au degré de "consommation" de médias sociaux de l'internaute, bien qu'un puisse aisément contribuer à l'autre. Autrement dit, même les consommateurs de médias sociaux les plus réticents peuvent donner de la valeur à un site en utilisant ses objets sociaux. L'inverse est aussi vrai: les médias sociaux contribuent eux aussi à faire de leurs utilisateurs des internautes de plus en plus "engagés" dans le multi-dialogue du web social selon leur niveau d'implication.

vendredi 10 juin 2011

Une présence forte en ligne: un investissement?

De plus en plus de cas le démontrent: en tant qu'entreprise, vous avez tout à gagner à assurer votre présence en ligne. Qui plus est, l'assurer n'est pas suffisant: encore faut-il savoir le faire habilement.

Assurer votre présence en ligne vous permettra une meilleure communication avec vos consommateurs réels ou potentiels ainsi que les individus désirant obtenir de l'information sur vos produits (bien que selon une recherche de LIGHTSPEED RESEARCH menée au début avril 2011, seuls 5% des internautes utilisent Facebook pour obtenir de l'information en amont d'une décision d'achat). Que leurs propos soient élogieux ou pas, votre présence en ligne est nécessaire pour les recevoir, établir avec votre clientèle un lien de confiance. Toute entreprise se réjouira de recevoir un propos flatteur mais savoir gérer des commentaires négatifs, affichés publiquement de surcroît, demande à la fois un certain engagement au nom de l'entreprise, un bon doigté ainsi qu'une objectivité qui assure à l'internaute que non seulement ceux-ci seront reçus mais également que l'entreprise saura démontrer qu'il a été entendu. L'internaute tiendra à savoir qu'il a été entendu et désirera être rassuré qu'une action réparatrice sera entreprise s'il y a eu insatisfaction. D'un point de vue du service à la clientèle qui recoupe le marketing puisque l'interaction devient sociale avec les médias sociaux, il appartient à l'organisation de s'assurer que son client sera satisfait.

Être présent en ligne signifie également pouvoir faire de la veille dans une ou plusieurs niches de marché qui touchent les activités de l'entreprise. Être à l'affût de nouveauté, d'attentes du consommateur, échanger pour ériger le lien de dialogue et de confiance qui vous servira le jour où la crise frappera représente un investissement pour votre entreprise. Dans son billet intitulé La gouvernance des médias sociaux (suite), Pierre Bouchard propose que pour éviter de longues périodes d'inactivité et d'inaccessibilité pour ses clients, l'entreprise délègue à certains employés les rênes de la représentation sur les médias sociaux durant ces périodes en ayant préalablement pris soin de leur offrir une formation adéquate selon une charte d'utilisation des médias sociaux personnalisée.

Si vous êtes de ceux qui préfèrent réparer les pots cassés plutôt que de prévenir, sachez qu'un pot, même virtuel, peut vous coûter très cher. Kryptonite l'a appris à ses dépens, nous l'avons vu dans le cadre du cours. Nous savons que l'entreprise, suite à la diffusion de cette vidéo mise en ligne par un internaute (et reprise par plusieurs autres) présentant un moyen simple de déverrouiller le réputé cadenas à l'aide d'un gros crayon, n'a réagi que tardivement (après dix jours, une éternité sur le web), ce qui lui a valu la perte de plusieurs millions de dollars en plus d"une perte de confiance en l'entreprise et ses produits de la part de consommateurs.


Le cas de Nestlé est également intéressant en termes d'exemple d'une gestion déficiente. Être présent sur les médias sociaux n'est pas suffisant. Encore faut-il savoir maintenir la notoriété de la marque avec le même souci que le font les RP ou les initiatives marketing mais également l'ajuster à la réalité de la communication web instantanée.

Pour Nestlé, à la suite d'une vidéo diffusée par Greenpeace, dans laquelle on dénonçait d'une manière audacieuse l'utilisation d'huile de palme -pour laquelle l'exploitation détruit l'environnement naturel des orangs-outangs, les choses ont commencé à dégringoler sérieusement après que le gestionnaire de la page Facebook se soit montré méprisant et impertinent avec les consommateurs et les militants suite aux commentaires reçus.

Un article paru sur le site Les Affaires détaille les difficultés rencontrées par Dove sur les médias sociaux (leurs utilisateurs sont souvent très réactifs) suite à une offensive semblable à celle de Nestlé (dénonçant l'usage d'huile de palme détruisant les forêts indonésiennes). La campagne de Dove visant à protéger les enfants de l'industrie de la mode et dont le slogan: " Parlez-en à votre fille avant que l'industrie de la mode ne le fasse " fut remplacé par Greenpeace par :" Parlez-en à Dove avant qu'il ne soit trop tard ".

On souligne dans cet article l'importance de la transparence entre l'entreprise et son lectorat afin d'établir et maintenir un lien de confiance. C'est d'ailleurs ce qu'ont fait les boulangeries Première Moisson via les médias sociaux après qu'un client eût mis en ligne une vidéo montrant une souris dans un de leurs établissements. Première Moisson su réagir rapidement en assurant que des nettoyages seraient effectués dès lors pour remédier à la situation.

Le site Presse-Citron propose 10 règles pour contrôler son image sur internet. Bien que la forme de l'article s'adresse à des individus, les fondements demeurent applicables pour une entreprise. Précisons également que pour une présence en ligne forte et crédible, votre (ou vos) gestionnaires de communautés devront, pour gagner la confiance des participants : faire preuve d'ouverture d'esprit, d'authenticité, d'honnêteté, de clarté dans ses/leurs interventions, de contrôle de soi et d'une bonne connaissance de l'entreprise et du sujet dont ils parlent. 

Quand on considère que l'élaboration d'une charte d'utilisation des médias sociaux, une formation adéquate et des gestionnaires compétents peuvent vous coûter plusieurs dizaines de milliers de dollars et qu'une crise à "très large spectre" peut engendrer des millions de dollars en termes de pertes sans compter votre crédibilité à rebâtir...Alors, à prendre à la légère, votre présence en ligne?

mercredi 8 juin 2011

Et votre identité numérique, ça va?

Si votre notoriété se porte bien dans la plupart des aspects de votre vie, qu'en est-il de votre identité numérique? Nous pourrions estimer cela futile et superficiel et pourtant, une identité négligée sur le web peut coûter beaucoup en termes de réputation ou de répercussions financières à un individu ou une entreprise.

Mais cette identité, d'où naît-elle? Dans la plupart des cas (et le meilleur, il va sans dire), vous vous l'êtes construite vous-même au fil de votre présence en ligne sur différents forums, sites de réseautage, blogues. Conscient de la nature permanente des données web, vous vous êtes assuré de soigner la qualité de vos interventions, votre pertinence, votre image, vos photos en ligne (et celles où vous pourriez être taggué), bref, ce qui vous représente.

Dans son billet intitulé Identité numérique: l'accepter et non la combattre (blogue AgoraVox), l'auteur propose deux schémas de Fred Cavazza présentant diverses plates-formes où l'internaute peut créer un compte pour interagir avec les autres usagers et qui contribuent à ériger l'identité qui sera la sienne toute sa vie. Que ce soit sur des plates-formes d'échange de photos, de forums de discussions, de sites de réseautage ou de partage de vidéos, l'usager que vous êtes aura à se tailler une place parmi ses acolytes, interagir.

Si assumer son identité numérique peut sembler un défi de taille pour quiconque craint de perdre le contrôle, sachez qu'il y a moyen de le faire habilement. Dans son billet Sortez de l'anonymat des forums de discussion, Laurent Brixius explique que la notoriété acquise sous un pseudonyme pourrait être mise au service de votre identité réelle en faisant la promotion de vos idées, de vos compétences ou de votre blogue. Si vos propos sont constructifs et pertinents, votre présence web sous votre nom réel peut bonifier votre identité véritable.

Presse-citron propose corrobore ces propos dans dans l'article 3 de son article 10 trucs simples pour contrôler son image sur internet (à lire pour toutes les autres astuces !).

Une identité salie par une mauvaise gestion, des idioties qui vous suivent malgré vous ou qui ont été carrément diffusées par un de vos détracteurs peut vous faire vivre de sales moments (nous en avons parlé dans un billet précédent). Contrôler (autant faire se peut par la proaction) son image se veut donc non seulement un devoir mais  une responsabilité !

mardi 7 juin 2011

Identité virtuelle, netiquette et réseau social

Pour amorcer le module dédié à l'identité sociale en ligne, je réfèrerai à un billet que j'ai rédigé il y a deux ans sur mon blogue personnel et dans lequel j'explique ma position quant aux relations sociales virtuelles, aux codes sociaux, à la netiquette et au civisme en ligne.

On peut lire ce billet ici:  Dérangée.

lundi 6 juin 2011

Web social et intimidation

Le web social pour s'exprimer, informer, diffuser, partager. Tous, nous pouvons y trouver avantage.

La chose a pourtant son pendant pernicieux. À travers le masque de l'anonymat, insulter, diffamer, dénigrer, démolir une réputation ou carrément usurper une identité n'a jamais été aussi facile. Comme la législation entourant les crimes haineux sur le web est encore floue et que nombre d'entreprises de salissage de réputations se font sous le couvert de l'anonymat, il s'avère difficile d'élaborer un dossier solide pour une poursuite au criminel. Qui plus est, cela nécessite temps, argent et énergies, denrées que les services de police préfèrent mettre au service de crimes plus "tangibles". Comme en témoigne cet article paru aujourd'hui sur Cyberpresse, une "agression" de réputation en ligne peut détruire votre image, votre vie, votre rapport aux autres de manière parfois permanente et les mesures existantes pour vous venir en aide le moment venu sont quasi inexistantes.

Les plates-formes de réseaux-sociaux Facebook et Twitter possèdent certes leurs mécanismes de plaintes et de blocage dans les cas d'abus mais ceux-ci s'avèrent hélas inefficaces. Nous avons d'ailleurs vu au module 6 du cours un cas pour le moins extraordinaire d'usurpation d'identité (qui a duré six mois !) par une jeune adolescente désirant se faire passer pour la coqueluche de son école. 

À défaut d'avoir à sa disposition des ressources pour se défendre, la sensibilisation au sérieux du crime (parce qu'usurper une identité ou diffamer sont bien des crimes) demeure une des mesures sur lesquels misent certains services de police. Visites dans les écoles de quartier, conscientisation aux conséquences du geste.

Dans son billet intitulé Les plates-formes sociales et leurs problèmes de gestion de la diffamation harcèlement et intimidation , Michelle Blanc conclut en affirmant : "Les médias sociaux sont donc un lieu extraordinaire de socialisation, mais ils sont aussi un Far West sans foi ni loi que même ses plus importants bénéficiaires (les plates-formes elles-mêmes) n’arrivent pas à réguler convenablement…"

Les enjeux de la cyberintimidation sont gargantuesques. De grands défis restent à relever à l'ère où le web prend de plus en plus de place dans nos vies...

Web social et stratégies de communication en entreprise

Si l'entreprise planifie depuis des décennies ses activités de marketing, de communications et de relations publiques dans un plan détaillé qui suit les grandes lignes de ses objectifs à moyen terme, la majorité d'entre elles demeure méfiante envers le fait d'intégrer les médias sociaux à leurs stratégies de communication.

Depuis deux décennies, le visage du web a moult fois changé. Corporativement parlant, du site web unidirectionnel où l'échange avec les consommateurs et les internautes n'était pas permis et où le site ne visait qu'à diffuser de l'information visant l'autopromotion sur l'entreprise à l'avènement du web 2.0 où tous les outils web tendent à converger vers l'échange et le partage, il y a un monde.

L'arrivée du web social,  qui mise sur l'interaction plutôt que sur le message vertical, a bouleversé le rapport de l'entreprise au message véhiculé. Si le message a toujours été contrôlé étroitement par d'habiles campagnes de relations publiques, le gestionnaire des relations publiques doit cette fois lâcher prise et accepter que le consommateur se l'approprie, l'intègre, le questionne, le lui renvoie. C'est cela, la base du web social. Pierre Bouchard en fait une synthèse intéressante ici.

Dans son article investir sur les médias sociaux, Fred Cavazza propose six étapes pour assurer sa présence sur les médias sociaux.

La première consiste à écouter les discussions. Être alerte, faire une certaine veille sur des sujets liés à votre niche, votre produits ou les préoccupations de votre clientèle est essentiel pour bien cerner les enjeux sur lesquels votre entreprise devrai concentrer ses efforts.

Il importe ensuite de définir une stratégie web dans laquelle vous établirez solidement les assises vous permettant d'asseoir en ligne votre marque.

Puis, être présent pour assumer celle-ci en réservant vos noms de domaine et profils en ligne.

Il faut aussi savoir se tenir prêt à réagir habilement, efficacement et rapidement en cas de crise, laquelle nous attend toujours au détour et souvent sans prévenir.

Répondre aux préoccupations de ses clients et followers compte également pour beaucoup dans une volonté de relation web avec ses consommateurs réels et potentiels, employés, partenaires et cie. Plusieurs entreprises proactives rédigent une charte de présence "afin de poser les règles d'engagement" de l'entreprise. À l'intention de leurs employés qui voudraient répondre au nom de la marque, l'entreprise aura également pris soin de fournir à ses employés un guide de réponse tenant compte des valeurs et objectifs de l'entreprise. 

Enfin, il importe de savoir démarrer le dialogue avec tous les internautes intéressés à l'entreprise ou ses produits sur des plates-formes idéalement gérées par l'entreprise. Cette initiative lui permettra de connaître les opinions et préoccupations des consommateurs, qui seront stimulées par le/les gestionnaires de communautés, de tenir compte (évidemment) de leur apport et de sensibiliser vos équipes de travail, l'intégrer aux échanges et intégrer à la culture d'entreprise le souci du dialogue.

Ceci est un très court résumé mais vous trouverez dans l'article intégral une description plus approfondie de la stratégie d'intégration proposée par Cavazza.

Comme pour tout élément nouveau dans un milieu aux processus déjà bien établis, il peut y avoir une certaine résistance au changement. Dans son article 62% des cadres français sont contre la présence de l'entreprise sur les réseaux sociaux , Jean-Nicolas Reyt  analyse et désamorce cette résistance. S'il y explique les raisons pour lesquelles la minorité cherche à tailler sa place sur les réseaux sociaux, en revanche, il n'explique pas ce qui motive la réticence des entreprises qui sont contres.

Chose certaine, à l'ère de l'importance croissante des réseaux sociaux dans nos vies, l'entreprise récalcitrante ne pourra lutter longtemps contre sa crainte de perdre le contrôle du message.

samedi 4 juin 2011

Le narcissisme sur les réseaux sociaux

Plusieurs penseurs du web ont questionné l'aspect narcissique lié à l'usage des médias sociaux. On leur a reproché d'être une vitrine où faire mousser son amour-propre,  où le "je-me-moi" domine sur l'échange réel et le dialogue constructif, on a accusé la personnalité surexposée, les bons coups surlignés, les photos triées et l'image créée, faussée et diffusée.

Eric Mainville, blogueur et journaliste web indépendant, suggère dans un billet sur les émotions générées par les médias sociaux, qu'un des "dangers" du web social est qu'il devienne un "lieu d'expression pour la vanité". Cette réflexion recoupe celle de Michelle Blanc dans son billet JE TU IL des médias sociaux.

À force d'exposer sa réalité à travers le filtre que l'on s'impose sur un site de réseautage, plusieurs sont d"avis que Facebook permet de projeter une image revue et améliorée de sa personne.

Pour sa part, l'auteur du blogue Communication et Internet  suggère que trop facilité sur la populaire plate-forme sociale rende la communication vide de sens. Une certaine forme d'exhibitionniste se dégage également de la tendance à diffuser à des dizaines, voire des centaines d'"amis" ce que l'on communiquait il n'y a pas si longtemps uniquement à ses proches. L'auteur du blogue tout juste cité mentionne dans son billet Facebook flatte le narcissisme et donne l'impression d'être un "people" : de la communication interpersonnelle à la communication de masse que : "Le passage de la communication interpersonnelle à la communication de masse engendre donc naturellement une « théatralisation » de la vie privée.
Et pour rejoindre le débat sur la protection de la vie privée, il semble évident qu’avec les réseaux sociaux, on ne dévoile pas sa vie privée, on la met en scène. "

Ironique, tout cela, quand on considère que la première condition nécessaire à un média pour porter le nom de "social" est d'abord et avant tout de favoriser un échange réel. Et le dialogue dans tout ça? Il suppose une bidirectionnalité, un désir d'échange et pas uniquement pour obtenir rétroaction sur ses bons coups exposés. 


Nous ne sommes pas si loin de l'époque des forums de discussions, qui par leur nature d'espace collectif sous-entendait intrinsèquement que l'autre était inclus dans l'espace de partage et où les autres personnes que la première du singulier avaient aussi la cote.

jeudi 2 juin 2011

Influence, propagande et opinion publique

Tous les moyens sont bons pour rejoindre son public-cible et exercer sur lui son autorité. Même celui de confier à une importante firme de relations publiques le mandat de démolir la crédibilité de son compétiteur.

L'initiative de propagande anti-google menée par le géant du réseautage Facebook a généré des réactions d'indignation après que l'agence de relations publiques américaine Burson-Marsteller eût demandé à l'influent chroniqueur et chercheur en cybersécurité Chris Soghoian de rédiger sur son blogue des articles discréditant le groupe Google pour la sécurité des données personnelles des millions d'utilisateurs de sa nouvelle plate-forme sociale Gmail Social Circle et d'encourager les journalistes à enquêter en ce sens dans le but d'influencer négativement l'opinion publique.

Or, plutôt que de répondre à la requête de la firme de RP, le blogueur a publié sur son site les mails de l'agence témoignant de la pas très nette demande. C'est un chroniqueur du Daily Beast, Dan Lyons, qui a récupéré et médiatisé l'affaire, qui a rapidement nécessité des justifications (hum hum) de la part de Facebook.

Dans cette histoire, l'odieux de la chose c'est que pour une question de compétition de niche entre deux entreprises, on a entrepris d'user de propagande en se servant de la crédibilité d'acteurs web pour dénigrer l'adversaire. Honte également à la réputée firme de RP qui n'a pas reculé devant la manoeuvre, désirant répondre à la demande malhonnête de son client.

Utiliser cette stratégie, courante dans le milieu des relations publiques, demeure politically correct tant qu'elle consiste à faire promouvoir par des influenceurs-clés un produit ou un service en toute liberté d'opinion et surtout plutôt qu'à démollir l'essor de l'intiative d'un compétiteur par une campagne de salissage déguisée en opinions libres.

Propagation virale, jeunes et politique

Et si l'engagement citoyen des jeunes venait, avec l'avènement du web social, de prendre une nouvelle forme? C'est ce que suggèrent les résultats d'une enquête menée par le CEFRIO .

Nous entendons régulièrement parler du désengagement des jeunes (18-24 ans) vis à vis des questions civiques et politiques. Or, l'enquête du CEFRIO révèle que la génération dite "C" a aussi des préoccupations à certaines causes sociales, politiques et environnementales mais qu'elle les manifeste simplement d'une manière différente, en utilisant davantage les  médias sociaux. Cet engagement citoyen se traduit, en outre, par la propagation virale de vidéos (par exemple durant la dernière campagne électorale fédérale, une vidéo de Stephen Harper chantant Imagine en jouant au piano avec une jeune chanteuse de l'ouest canadien a circulé intensément sur les réseaux sociaux pour faire de la pression auprès de Yoko Ono pour demander des excuses à monsieur Harper), de sensibilisation à des causes, à la signature de pétitions en ligne (par exemple la pétition demandant la démission de Jean Charest a circulé très activement sur les réseaux sociaux) ou à l'adhésion à des groupes de pression (comme le "non aux gaz de schiste"), l'usage du web pour vérifier la provenance de différents produits de consommation, etc.

Peut-être les stratèges politiques devraient-ils repenser leurs plans de communication pour y intégrer davantage les médias sociaux? C'est la stratégie qu'a utilisé le parti Québec Solidaire pour entrer en contact avec les électeurs aux deux dernières élections provinciales, n'ayant pas obtenu place au débat des chefs opposant ses adversaires politiques pour présenter et faire valoir ses idées.

Luc Dupont, professeur de communication à l'université d'Ottawa et chercheur-associé au CEFRIO, propose 10 raisons d'utiliser les médias sociaux en campagne électorale. Entre autres raisons, il souligne que c'est principalement de cette manière que la gent politique réussira à prendre le pouls des préoccupations des jeunes (qui constituent un important pourcentage des internautes) électeurs mais également (et surtout !) à les rejoindre.

mercredi 1 juin 2011

Vous êtes aussi un relais

Ce billet se veut un complément de la réflexion déjà amorcée par ma collègue Émilie du cours INF6107. Cette dernière proposait une analogie entre l'internaute (plus précisément l'utilisateur de médias sociaux et de sites transactionnels en ligne) et un produit de consommation par les infos de son profil singulier. Ce même profil affichant les préférences et les mots-clés des statuts Facebook de son utilisateur est récupéré et utilisé par les gestionnaires de publicité du populaire site, qui ciblent pour les entreprises leur public-cible à travers ces mêmes infos. Les profils utilisateurs possèdent donc une grande valeur marketing.

Si l'utilisateur de médias sociaux est un produits de "consommation" pour les publicistes, il est également un relais monnayable. Agences de communications et relations publiques, associations, diverses, chercheurs universitaires, autres blogueurs: les demandes fuseront de toutes part, si vous êtes un blogueur ou un utilisateur de médias sociaux considéré comme influent pour vendre un produit, une idée, un sondage.

Le blogueur dont la notoriété a fait ses preuves sera une cible de choix pour les agences mais également à son tour un relais. Le blogueur-produit (ou dans un sens plus large, l'utilisateur Facebook) est-il une finalité en soi? Non. Dans le cas des blogues, c'est plutôt un moyen pour atteindre plus large public encore.

Comment augmenter ses chances de le voir collaborer à ses initiatives marketing? Gratifions-le, sacrebleu ! Ainsi, selon sa ligne éditoriale et son type de lectorat, on pourra lui proposer des produits à essayer, les invitant tacitement à partager leur appréciation sur leur blogue. Cela est de plus en plus courant et très gagnant comme méthode: séduire les influenceurs. Ceux-ci sont des acteurs-clés dans le nouveau marketing web !

Article lié abordant la question:
http://www.michelleblanc.com/category/blogue/page/3/

lundi 30 mai 2011

Essoufflé, le blogue?

Si le web des dernières années a vu exploser la mise en ligne de blogues de différentes natures (personnelle, professionnelle, scolaire, chroniqueur, etc.), il m'a semblé que la popularité croissante des médias sociaux de ceux-ci était sur une pente  descendante.

Blogueuse depuis bientôt cinq ans, j'ai observé durant des mois, puis des années le développement de la notoriété de plusieurs personnalités  (Mère Indigne, Chroniques Blondes, Michelle Blanc, etc.) devenues des figures influentes et qui se sont distinguées avant qu'une forme d'accalmie ne viennent adoucir le tapage bloguesque sur la blogosphère en général. Plusieurs blogueurs québécois influents ont fermé leur blogue (Geneviève Piquette, PA Piette, Mère Indigne, etc.). Les autres ont simplement modéré leur fréquence de publication.

Il va sans dire qu'un blogue personnel est directement influencé par la réalité personnelle et la disponibilité de celui qui le nourrit.  Ainsi, si une entreprise désigne d'emblée son conseiller en communication pour rédiger des billets aux couleurs de l'entreprise sur une base régulière, cette dernière tâche risque fort d'avoir sa raison d'être et les ressources allouées pour la remplir (bien qu'hélas, les communications et pis encore, le web social sont souvent reléguées au second rang lors de difficultés au sein de l'entreprise).

Or, la situation diffère quelque peu quand il s'agit d'un blogue personnel où la situation personnelle du blogueur régit directement le temps consacré à la passion de l'écriture partagée. Changement de situation amoureuse, naissance d'un enfant, retour aux études, réorientation professionnelle : autant de raisons pour ralentir la cadence.

Non seulement les blogueurs se faisaient moins bavards mais le lectorat réagissait moins également. Graduellement, les liens tissés sur la blogosphère entre moult blogueurs d'intérêts semblables se sont transférés sur les autres médias sociaux dans ce que Claude Malaison désigne comme la miniaturisation des conversations (lire aussi la conversation a-t-elle quitte la blogosphère?). Il semblerait que la réponse soit oui et effectivement, il n'est pas rare qu'un billet publié sur un blogue mis en lien sur les réseaux sociaux reçoive ses réponses directement sur Facebook ou Twitter (plus instantanés) que sur le blogue lui-même.

Cependant, après consultation de la 1ère édition de la revue NetTendances du CEFRIO, centre de recherche et d'information en TIC qui vise à faire du Québec une société numérique, il semblerait plutôt que les blogues soient en hausse de popularité au Québec. Bon. Je me réajuste mentalement alors. Dans l'ensemble de la province, selon le même document, les internautes qui consultent des blogues étaient en hausse de 6% en 2010 par rapport à l'année précédente. De la même manière, les internautes qui ont commenté sur des blogues étaient en hausse de 5% entre 2010 et 2011.

Essoufflé, le blogue? Pas d'après ces chiffres. La même revue indique que les internautes sont de plus en plus engagés dans les blogues et que 65% des internautes consultent au moins un blogue plus d'une fois par semaine.

Comment expliquer alors la différence entre mes observations personnelles, celles de Claude Malaison et du CEFRIO? Qu'en pensez-vous?

NetTendances Cefrio

samedi 28 mai 2011

Responsabilité éditoriale et anonymat

Si l'avènement des blogues a permis à nombre d'individus de s'approprier un espace web pour faire entendre leur voix,  certaines questions concernant l'identité sont venues en interpeller plusieurs parmi les "penseurs" web et les autres utilisateurs lorsque des controverses sont survenues sur certains espaces de discussions.Controverses, vous dites? Oui. Controverses dans le genre on débat publiquement avec coeur et conviction sur différentes problématiques mais sous un couvert anonyme qui nous permet de nous abstraire à la règle tacite de la courtoisie en ligne.

La question de l'anonymat a été maintes fois discutée sur le web. D'abord à travers les forums de discussion, ancêtres du blogue tel que connu aujourd'hui, puis à travers toute la blogosphère et maintenant via les sites de microblogging. Si nombre de blogueurs publient sous leur véritable identité, pour plusieurs, c'est sous le couvert d'un pseudonyme que sont livrées billets, réflexions, statuts et commentaires. Selon Michelle Blanc, blogueuse et consultante réputée en marketing, médias sociaux et développement de stratégie web, ce type d'anonymat (parce qu'il ne révèle pas l'identité véritable du blogueur mais trouve un terrain d'identification médian), se désigne comme étant du pseudonymat .

La question de savoir "s'assumer" a pris un sens particulier avec l'avènement des fils de discussion web.  En fait, s'assumer sur les blogues, le web et les médias sociaux, signifie savoir partager ses propos sur un espace (parfois le sien -blogue, parfois pas -forums et autres espaces publics), autoriser la réflexion et le débat qui s'ensuit et rattacher ses positions, opinions, critiques et commentaires -respectueux on l'espère- à un profil inscrit et lui-même rattaché à une adresse courriel et prendre soin de respecter la netiquette et plus précisément encore le code de conduite du blogueur.

Un blogue tenu par un individu optant pour le pseudonymat peut être fort bien assumé. L'identité réelle n'est pas toujours un pré-requis au civisme. Comme dans la vie réelle notre image nous suit (ou nous précède, c'est selon), une identité voilée ne pourra signifier se donner la latitude de dire n'importe quoi n'importe comment. L'anonymat ne permet pas plus à un individu inconnu dans une foule d'agir comme un imbécile sans respecter les codes sociaux qu'à un blogueur d'intimider ses compères ou d'apostropher irrespectueusement ses détracteurs. Même si son nom véritable demeure inconnu, le souci de la réputation en ligne d'un blogueur n'est pas moins à négliger.

Tant que la netiquette est respectée, même en préférant se garder de dévoiler son identité réelle pour afficher ses idées, tant que le blogueur est en mesure d'être retracé, tant qu'il peut répondre de ses interventions sur d'autres blogues, qu'il peut nuancer ou justifier ses propos, la responsabilité éditoriale d'un blogueur est sauve.

Réflexion intéressante d'Yves Boisvert à ce sujet: forums de discussion et diffamation

jeudi 26 mai 2011

La menace du numérique

Plus question de perte, vous l'aurez constaté. On passe à autre chose pour une autre activité liée au cours de web social. Il s'agit de l'activité C, dans laquelle je me dois de porter une réflexion sur un sujet choisi lié au web social.

Ma réflexion se veut un peu le relais de celle que ma collègue a amorcée ici. Son billet jette un regard intéressant sur les enjeux entraînés par les nouveaux médias en regard aux médias traditionnels. Aussi, elle conclut sur une question encore sans réponse: celle de la dualité papier vs numérique, instantanéité ou profondeur, médias traditionnels ou web 2.0.

Pour moi la réponse ne fait pas de doute : la complémentarité est possible ! Bien que ma conclusion soit empirique, il va de soi pour moi qu'autant que l'industrie du livre imprimé (bien que ses ventes aient chuté de 4% aux É-U en décembre 2010 par rapport à la même période en 2009) n'est pas prête à disparaître malgré la popularité croissante des livres numériques (dont l'augmentation par rapport à l'année précédente, en 2010, fut de 9% selon l'association des grandes maisons d'éditions américaines), autant la profondeur de l'idée humaine n'est pas menacée par l'instantanéité des médias sociaux.

En dépit de la polyvalence des outils technologiques émergents, le plaisir de tenir entre ses mains un livre papier est toujours actuel et loin d'être archaïque. Et baisse ne signifie pas fin.

Perso, bien que je sois accro au web et aux médias sociaux, la lecture papier demeure inégalable. Trimballer mon livre EST un plaisir, en sentir l'odeur, l'histoire, y apposer mille Post-It ou en retrouver rapidement un passage, cela fait de mes lectures une pause tangible dans laquelle je décroche de cet écran qui m'avale.

Quant à l'instantanéité vs la profondeur, ce sont deux nécessités complémentaires. Qui peut se targuer de ne tenir que des propos utiles, profonds et pertinents dans une journée hors-ligne? Le plaisir des échanges -sociaux, familiaux, professionnels ET web réside justement dans la diversité et l'équilibre entre la légèreté, la pertinence, la profondeur, l'informatif et le ludique.

Article intéressant sur la tendance d'intérêt chez les jeunes en matière de lecture, versions papier et numérique. http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/education/201105/28/01-4403741-la-technologie-detourne-les-enfants-de-la-lecture.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_aujourdhui-sur-cyberpresse_267_article_ECRAN1POS2

mardi 24 mai 2011

Bilan Activité B

L’initiative


Mon initiative web consistait à parler de différents types de pertes et à observer la manière dont elles sont considérées.  Dans notre société où le gain, valorisé, prime, la plupart des types de pertes sont perçues comme étant négatives.

Ayant envie d’aller de l’avant dans cette activité avec un sujet original et un peu bidon allant me permettre de la latitude dans le développement de mes idées, j’ai exploité ce filon. Or, cela s’est avéré plus complexe que je l’avais imaginé.  J’ai décuplé la charge de travail en espérant l’alléger ! Qui plus est, cette initiative me permettra difficilement d’y appuyer l’activité C.

D’abord, avec un sujet aussi vaste que celui de la perte, tout était possible. Chaque sujet plus ciblé (perte d’un membre, perte d’objets, perte d’estime personnelle, etc.) nécessitait une nouvelle recherche et de nouveaux groupes d’intérêts communs mais honnêtement, bien qu’il existe des tas de groupes aussi inutiles qu’insipides sur le web et sur Facebook (ne pas porter de jugement-ne pas porter de jugement-ne pas porter de jugement), qui donc aurait envie de choisir la perte de ses clés comme groupe pour perdre son temps, hm?

Comme l’humour et l’absurde apportent souvent une teinte agréable à un sujet donné, je me suis donc lancée avec, je l’espère, un amour de l’absurdité qui a allégé les parties lourdes des billets.

Les activités menées


Dans le cadre de cette activité, j’ai utilisé les trois médias sociaux suivants : Facebook, Twitter ainsi qu’un blogue destiné au sujet de mon travail.

La cause la perte sur Facebook   fut promue à travers mes contacts personnels ainsi que via le blogue de la perte. J’y ai  expliqué brièvement mon initiative en incitant mes pairs à venir y jeter un coup d’œil. http://www.causes.com/causes/604049-la-perte

J’ai également utilisé le réseau de microblogging Twitter, pour lequel j’ai suivi durant un mois des Twits aussi pertinents, légers, qu’intéressants en regard de mon/mes sujet(s), pour diffuser mes nouveaux billets.  À noter que la pertinence des tweets de nos Followers se doit d’être évaluée à moyen terme plutôt qu’à court terme, où ceux-ci sont parfois sans lien direct avec notre sujet (cela est normal et souhaitable, les tweets ne devant pas impérativement relever uniquement d’un sujet relatif à leur raison d’être), les contacts n’étant pas que « performants » mais aussi ludiques, informatifs, divertissants.

Bien évidemment, mes propres tweets se devaient eux aussi d’être diversifiés. Les profils destinés uniquement à la sollicitation ou à la diffusion d’information peuvent devenir agressants ou monotones.

 http://twitter.com/#!/LaPerte1

En troisième lieu, le blogue de la perte, point de ralliementde l’exercice,  a servi de lieu principal de diffusion et a généré quelques visites. Le plus étonnant est que  ce blogue a attiré plusieurs visiteurs avant même sa « promotion » officielle.

Enfin, sur le site du groupe inf 1167sur Diigo, j’ai rajouté un lien dans ma librairie vers mon blogue en plus de celui lié à mon profil.



Les statistiques de visite



Comme vous pouvez le constater sur le tableau ci-haut, mon initiative a généré peu de visites. Mes principaux générateurs de visiteurs? Tout d’abord, Blogger. Pourquoi? Tout simplement parce que ma bonne réputation déjà établie de bloggueuse a créé un chemin vers le blogue dédié au cours. Avant la « promotion » du blogue websocialB, quelques visiteurs m’avaient déjà fait la surprise de leur visite via le profil de mon blogue personnel (en ligne depuis septembre 2006). www.grande-dame.blogspot.com

C’est mon blogue personnel (et donc sa notoriété acquise au fil des années) qui a justifié plus de 55% des visites sur mon blogue B….La perte (blogue dédié au cours) et cela, malgré toutes les autres actions prises pour en faire la promotion. Comme pour toute nouvelle activité, il y eût l’effet curiosité au lancement de mon blogue B  tel que l’indique le graphique, puis une curiosité minime lors de la publication de nouveaux billets et cela, en dépit du fait que j’ai tenté de les rendre intéressants par leur incongruité.

Défis


Le principal défi rencontré est sans contredit  le choix de mon sujet pas assez ciblé. La latitude qu’un sujet large me permettait était certes plus grande mais rendait également plus ardue l’accession à des groupes d’intérêts semblables pour en faire la promotion en liant mon initiative.   

vendredi 20 mai 2011

La perte de poids

D'entrée de jeu: voilà une perte qui par sa nature se distingue. Pourquoi? Parce qu'elle est plus que tout autre (avec sa grande amie la simplicité volontaire) une perte volontaire (j'exclus de facto les pertes de poids liées à la maladie) et souhaitée par nombre de mortels.

Selon l'OMS, "le surpoids et l'obésité sont une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé".  Vie sédentaire, aliments industriels, fast-food, sucre, style de vie occidental, graisses riches en acides gras saturés et voilà le taux de surpoids et d'obésité qui montent en flèche.

Si le surplus de poids est associé à une multitude d'affections physiques (hypertension, diabète, troubles cardio-vasculaires, etc.), c'est aussi par souci de bien-être et d'esthétique que moult personnes atteintes d'embonpoint se préoccupent de manière plus sérieuse de leurs quelques kilos en trop.

Le taux d'obésité record en Amérique du Nord (au Canada: 47.4% de la population en surpoids et 14.9% pour l'obésité en 2005 et plus élevé encore aux É-U et au Mexique) et partout en Occident ainsi que la volonté de la perte de poids est telle que nombre d'industries cherchent à l'exploiter : pilule miracle, suppléments, gyms et de plus en plus de gouvernements voyant les conséquences désastreuses du surpoids sur la santé élaborent des programmes de prévention.

Contrairement aux types de pertes discutées dans les billets précédents, la perte de poids représente, à notre époque et dans notre culture occidentale, un idéal à atteindre pour un grand nombre d'individus. Il s'agit d'un des rares éléments pour lequel la perte est plus convoitée que le gain.

La perte de poids (toujours dans une optique volontaire) est espérée, planifiée, comptabilisée, contrôlée, et même célébrée. De la même manière que certains gains (capital, crédibilité, argent, autonomie, etc.) nécessitent investissement de temps, d'efforts et d'énergie et suscitent respect et admiration lorsque l'objectif est atteint, la perte de poids n'est pas sans effets autour d'un individu ayant triomphé de ses poignées d'amour.

mercredi 18 mai 2011

Fichues clés ou la perte trop commune

Parmi les items les plus souvent égarés, outre son gros bon sens et ses moyens, il y a évidemment le portefeuille, la télécommande, le sac à main, les lunettes, les suces de Bébé, le téléphone sans fil. Pas étonnant que les fabricants d'électronique intègrent à leur technologie des boutons de repérage pour les téléphones sans fil égarés !

Sur le siège passager de la voiture? Négligemment sur le comptoir? Au bureau? Sur le bureau? Incognito entre les coussins du divan? Dans une poche de jeans? Ou était-ce la poche intérieure du manteau d'hier? L'objet qui remporte la palme des grands perdus est sans contredit le fameux trousseau de clés !

Étourderie, négligence ou simple humanité, qu'importe, la perte de petits objets est si fréquente
que des entreprises exploitent cette inévitable tendance humaine en proposant à leur clientèle-cible des dispositifs à puces à attacher de manière préventive à l'objet chéri / maudit.

De nombreuses personnes, pieuses ou pas, invoquent Saint-Antoine-de-Padoue, réputé pour être le patron des objets perdus en cas de perte. Je me suis intéressé à ce culte du désespoir mis en pratique avec conviction par plusieurs. On dit que c'est à partir du XVIIe siècle que saint Antoine de Padoue fut invoqué pour retrouver les objets perdus. On sollicita également sa vertu pour recouvrer la santé ou exaucer un vœu. Wikipedia précise que "L'idée de l'invoquer pour retrouver les objets perdus vient du fait qu'un voleur qui lui avait dérobé ses commentaires sur les psaumes se sentit obligé de les lui rendre."

Traditionnellement, l'attribution d'aidant naturel pour objets perdus lui est resté et se perpétue culturellement. Le principe? On perd quelque chose, on "demande" de manière ponctuelle à Saint-Antoine-de-Padoue de nous aider à retrouver ce qui est perdu. Cela fonctionne-t-il réellement? Pour plusieurs, oui. Aurait-on pu invoquer un objet de cuisine ou un saint bidon pour le même résultat? Allons savoir !

Contrairement à d'autres pertes se traduisant comme foncièrement négatives (estime personnelle, membre, temps, contrôle de soi, etc), la perte d'objets personnels, sans les désagréments qui lui sont intrinsèquement liés (remplacement des dits objets), peut davantage apparaître cocasse que négatives en soi.

vendredi 6 mai 2011

La perte d'estime personnelle

Semaine des maladies mentales. Je serai thématique et ponderai aujourd'hui un billet sur la perte d'estime personnelle.

D'abord, l'estime personnelle se définit comme "le jugement ou l'évaluation que l'on fait de soi-même en rapport avec nos propres valeurs. Lorsque nous accomplissons quelque chose que nous pensons valable, nous ressentons une valorisation et lorsque nous évaluons nos actions comme étant en opposition à nos valeurs, nous « baissons dans notre estime ». (wikipedia)

Le postulat d'un psychologue (Cooley) suggère que les autres seraient une forme de miroir dans lequel nous modelons notre perception de nous-même à travers les jugements d'autrui. D'autres suggèrent que ce serait la moyenne de ces perceptions qui serait intériorisée afin de "construire" l'estime personnelle.

Dans la hiérarchie de la pyramide des besoins de Maslow, l'estime de soi répond à une double nécessité pour l'individu : se sentir compétent et être reconnu par autrui.

Si l'estime personnelle de l'enfant s'érige essentiellement en fonction de la qualité de la relation qu'il entretient avec ses parents, en revanche, moults raisons peuvent justifier sa chute, qu'elle soit brutale ou graduelle: isolement social, perte d'emploi, rupture amoureuse, échec personnel, violence physique ou psychologique, dépression, troubles de l'humeur, traumatisme, etc.

La perte d'estime personnelle peut entraîner des problèmes de différents ordres: social, personnel, professionnel, relationnel, psychologique, etc.

En guise de traitement, une aide psychologique peut aider à désamorcer la situation influant négativement sur l'estime personnelle, permettre de relativiser avec un regard extérieur et amorcer un travail sur soi visant à renforcer l'estime de l'individu.

L'estime personnelle n'est pas statique. Rien n'est moins acquis que cette dernière...aussi...sachez la bichonner ! 

lundi 2 mai 2011

La perte de cheveux

Appelons-la par son nom terrifiant pour quel qu’homme ayant un père au front dégarni : la calvitie. Cal-vi-tie. C.a.l.v.i.t.i.e. CALVITIE. Brrr, sueurs froides !
Hélas, messieurs ! Le plus souvent due à un excès d’hormones mâles (que l’on qualifie "d’alopécie androgénique" -ça se glisse bien dans une conversation pour avoir l'air intelligent) desquelles vous pourriez éventuellement vous enorgueillir, la calvitie est généralement héréditaire. Elle peut cependant également résulter de facteurs comme le stress permanent, l’angoisse tenace ou une alimentation déséquilibrée (déficience en vitamines H et/ou B6¼). Des produits capillaires agressifs peuvent également contribuer à la chute des cheveux, tout comme des médicaments aux effets secondaires indésirables. L'essentiel à vous rappeler : surplus. hormones. mâles. En gros, consolez-vous, vous êtes plus viril que nature. 

Généralement, c’est entre 20 et 35 ans que les hommes sujets à la calvitie seront exposés au début de leur fatalité capillaire, voyant s’estomper graduellement tous leurs espoirs secrets de se voir relever le défi de dompter leur indomptable tignasse virtuelle de viking.

Si ces messieurs ne disposent pas de plusieurs dizaines de milliers de dollars pour opter pour une greffe de leurs propres cheveux, la seule solution efficace (si vous faites partie de ceux qui y répondent bien) demeure la prise de médicament. Ce dernier ralentirait la chute de cheveux et pourrait même aller jusqu’à en faire repousser. Le hic? Vous en avez jusqu’à la fin de vos jours à avaler la pilule.

Plutôt que d’affronter la bête, certains hommes décident de la devancer en optant pour la tonte. Littéralement. Oh, détrompez-vous si vous croyez la chose suicidaire (capillairement parlant) ! De la même manière que certaines femmes voient en leurs kilos en trop un obstacle à la séduction, certains hommes croient voir tomber leur charme au même rythme que leur chevelure. Pourtant, comme certains hommes préfèrent les rondes, certaines femmes ne peuvent résister à un coco dégarni assumé.


 

vendredi 29 avril 2011

La perte d'appétit

Le rêve de toute personne qui souhaite mettre un frein sur sa consommation de nourriture, et pas uniquement lorsque celle-ci semble abusive : la perte d'appétit !  Souvent liée à la perte de poids, elle peut pourtant dissimuler une cause nécessitant un suivi médical: infection, dépression, anorexie, anémie, cancer, chagrin d'amour, etc.

Avoir un bon appétit est souvent synonyme de bonne santé et de plaisir. Le besoin de se nourrir, bonifié par le plaisir trouvé dans le choix des aliments ou dans le rituel de la préparation, dans les mariages de couleurs, odeurs, saveurs, dans le partage du repas avec des personnes significatives, devient fête. Manger devient alors un plaisir plutôt que le geste simple et technique de répondre à un besoin physiologique primaire.

À l'inverse, la perte d'appétit nécessite que l'on se questionne sur ses causes. Perte de motivation? Soucis majeurs? Stress? Autres observations physiques ou psychologiques pouvant potentiellement expliquer ce nouvel état?

L'appétit étant de nature immatérielle, le chercher à proprement parler s'avèrerait inutile. Contrairement à des pertes tangibles (nous y reviendrons), l'appétit ne peut se retrouver sur le coin d'un comptoir, dans une poche, sous un divan ou sur la banquette arrière d'un taxi. Les premiers pas à faire pour retrouver l'appétit se doivent d'abord d'être un regard posé sur soi, puis une investigation médicale pour compléter le portrait global. Un diagnostic pourra alors être posé, un traitement proposé et l'appétit éventuellement retrouvé.

Notez qu'un appétit perdu depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois pourrait être effarouché de retrouver son propriétaire. Une période de réadaptation pourrait être nécessaire entre l'individu et son appétit. Comme pour tout acte de séduction, l'usage de doigté, de spontanéité et d'élégance est conseillé de la part du sujet pour amadouer l'appétit, le rassurer, lui redonner le goût de vivre. Cela peut se traduire par des offrandes particulièrement gastronomiques, des portions dites "agaces", des pots-de-vin déguisés en chocolats fins, des flatteries gustatives.

Il est également pertinent de souligner que la perte d'appétit peut être accompagnée de perte d'entrain et/ou de poids (ça aussi nous y reviendrons). Nous pouvons même affirmer ici que les un sont les conséquences directes de l'autre.

Si la perte suscite habituellement un réflexe d'inquiétude, la perte d'appétit peut parfois être perçue positivement si ses effets entraînés ont des conséquences souhaitées sur l'ensemble du fonctionnement du corps. Cependant, elle ne doit jamais être prise à la légère.

mardi 26 avril 2011

La perte de temps


La perte de temps consiste à égrener ce dernier comme si l’on disposait de cette denrée de manière tellement suffisante que l’on pouvait se permettre de le dilapider indûment. La perte de temps est arbitraire, c’est-à-dire que ce qui constitue une perte de temps pour vous ne l’est pas nécessairement pour moi.

La perte de temps affecte de 98.4 à 100% de la population un jour où l’autre de son existence et ne peut être évaluée comme telle que par le propriétaire-générateur de la perte.

Notez que ce qui vous apparaît comme investissement de temps utile aujourd’hui pourrait vous sembler une perte de temps avec un certain recul. Ainsi, vous pourriez penser que la relation amoureuse dans laquelle vous investissez de vous-même depuis bientôt quatre ans est garante d’un juste retour d’investissement de la part de votre partenaire et découvrir sous peu que ce que vous croyiez avoir de la valeur n’en avait pas réellement. Avec du recul, la relation pourrait alors vous apparaître comme une perte de quelques unes de vos belles années et donc, en quelque sorte, une misérable perte de temps.

La perte de temps peut difficilement être contrée par quelles que mesures sinon un contrôle restrictif et contraignant. En milieu de travail, certains employeurs voient là la solution. Pour cette raison, l’autodiscipline est à privilégier (prière d’insérer ici un éclat de rire gras, surtout si vous êtes un procrastinateu de gros calibre).

Perdre son temps peut également parfois être salutaire. Dans l’inaction ou l’absence d’actions productives germent parfois de grandes idées mais il est inutile de tenter de justifier vos nombreuses pertes de temps avec ce dernier argument. On finirait par ne plus vous croire, surtout si au final vous ne livrez rien.

Notez également que prendre son temps n’équivaut pas nécessairement à perdre son temps. L’un est valorisé, prisé et nécessaire pour la santé mentale tandis que l’autre est définitivement drainant, contribue à nourrir une mauvaise image de soi et finit par faire de vous, à force de répétition, un fainéant, un incapable, une loque. Comme pour les autres types de perte, c'est péjoratif.

Observez les nuances dans la sémantique entre le positif et le négatif: prendre son temps vs perdre son temps...Savoir prendre son temps = savoir prendre soin de soi est une qualité par opposition à la perte qui suggère une gestion déficiente....

Je conclus sur cet angoissant poème de Baudelaire magnifiquement illustré : L'horloge .

lundi 25 avril 2011

La perte de contrôle

La perte de contrôle est un type de perte non négligeable. Elle survient quand un individu, dans une situation donnée, a le sentiment de ne plus contrôler les manifestations des sentiments qui émanent de lui. Le sujet laisse alors le plus souvent contre sa volonté des réactions émotives plus que rationnelles régir ses actes. Cela peut se manifester par une incapacité à demeurer calme, à relativiser avec objectivité, à prendre du recul par rapport à la situation (souvent) irritante, à s'exprimer sans fougue ni fiel. 

C'est souvent lors de ces situations que l'on entend les propos: "Ses gestes ont dépassé sa pensée", "Je regrette de t'avoir giflé (même si ce fut secrètement plaisant)" ou encore "Pardonne-moi d'avoir lancé par la fenêtre le moulage en verre de Murano que ta mère t'avait ramené de Venise."

La perte de contrôle peut également se produire en parlant d'un individu qui ne maîtrise plus son véhicule. Par exemple, en roulant à haute vitesse sur une chaussée enneigée ou à moyenne vitesse tentant d'éviter de justesse un renard traversant la voie à la poursuite dangereuse d'un lièvre affolé (notez que l'animal peut également être un chevreuil mais à ce moment, il ne serait pas à la poursuite d'une proie, les chevreuils étant herbivores), il peut arriver que malgré les manoeuvres du conducteur, celui-ci ne réussisse pas à contrôler les réaction du véhicule. On parle alors de perte de contrôle (le véhicule pouvant agir comme une extension du soi, mais pas nécessairement -en fait c'est comme vous préférez).

Il existe différents moyens pouvant aider les individus sujets à des pertes de contrôle. Par exemple, pour éviter de perdre le contrôle de son véhicule, un individu pourrait choisir d'utiliser plutôt le transport en commun. Un individu ayant tendance à frapper violemment de ses poings une table lorsqu'il est question de politique pourrait décider d'écouter le débat des chefs mains liées ou encore éviter de côtoyer des sujets ayant des opinions politiques trop tranchées ou opposées aux siennes, ou encore préférer l'isolement aux rencontres sociales menaçant son self-control.

Le sujet pourra également choisir d'entreprendre une thérapie l'aidant à plonger pacifiquement au coeur de ses émotions confrontantes pour apprendre à se réconcilier avec elles.

Au final, la perte de contrôle -comme la majorité des pertes- a elle aussi cette consonance péjorative, cette forme de "manquement', non?

À votre tour ! Racontez-nous pour quelle raison vous perdez le contrôle -sans nécessairement tout démollir- et vos trucs pour respirer par le nez !

mercredi 20 avril 2011

La perte d'un membre

Le phénomène du membre fantôme, vous connaissez ? Mais si, vous en avez déjà entendu parler, il s'agit du membre amputé pourtant encore ressenti comme intact par son propriétaire dans les semaines, voire les mois qui suivent son amputation.

D'accord, pour introduire la question de la perte, on débute durement ! Je promets d'être plus soft la prochaine fois ! La question est vraiment intéressante, voire mystifiante. Voici donc le phénomène en question.

Presque immédiatement après la perte d'un membre, de 90 à 98% des personnes amputées ressentent encore sa présence. Il fut observé que plus le membre amputé était souffrant avant l'amputation, plus son propriétaire ressentira fortement sa présence une fois qu'il n'y sera plus. Le même phénomène est observable si l'amputation est due à un fort traumatisme.

On a observé que le phénomène des membres fantôme était moins courant chez les jeunes enfants. Ainsi, d'après les études d'un certain Simmel, les fantômes apparaîtraient (non sous le lit ou dans la garde-robe) mais bien chez 20% des enfants âgés de 2 ans, 25% entre 2 et 4 ans, 61%  entre 4 et 6 ans, 75% entre 6 et 8 ans et dans 100% des cas d'enfants de 8 ans amputés. Fascinant, non ?

On explique l'absence de fantôme chez les jeunes enfants par le fait que "le temps de la reconstruction de l'image du corps définissant la limite de soi physique dans l'espace, à la façon dont un enfant a une vision des perspectives évoluant avec sa taille, est essentiellement celui obtenu par la rééducation et l'acquisition de mouvements compensatoires palliant les désordres nouveaux." (wikipedia) En bref, plus le patient a vécu longtemps avec son corps physique intact, plus la reconstruction du schème mental sera longue à ériger, puis intégrer. De la même manière, si un jeune enfant naît avec un membre manquant, il ne ressentira point ce qui aurait pu être.

Le plus souvent, le fantôme se dissipe quelques semaines après l'amputation. Dans 30% (Sunderland) des cas cependant, les fantômes persistent encore après plusieurs décennies ! Plusieurs peuvent même "réveiller" leur fantôme en stimulant leur moignon ou par une forte concentration.

Pour une personne amputée de la main, exécuter des mouvements volontaires avec son membre absent ne semble pas causer de problème : fermer le poing, envoyer la main, contrôler ses doigts d'une manière distincte ou décrocher le combiné de téléphone : la sensation y est ! Certains ressentent même la sensation de leur montre à leur poignet inexistant ! Bien entendu, certains facteurs peuvent augmenter ou atténuer l'effet fantôme selon l'historique de chaque patient.

Observation intéressante : lorsqu'un membre est perdu de façon progressive comme chez un patient lépreux, la sensation de fantôme est inexistante, le moignon ayant été intégré progressivement à l'image mentale de son corps. Il semblerait cependant que si l'amputation (dans un cas de gangrène, par exemple) vient "compléter" de manière prématurée l'intégration du "nouveau corps" (avec moignon), le patient régressera et réintègrera son ancienne image personnelle de "personne complète", laissant pour compte de manière inexpliquée l'image personnelle tenant compte du  moignon.

De nombreuses études ont tenté de comprendre le phénomène du membre fantôme. Certains auteurs dits occultistes dont le théosophiste Arthur R. Powell (1925), adhérant à des doctrines ésotériques sur l'existence de corps subtils, proposent que le membre ressenti est en fait l'équivalent éthérique du corps physique. Les deux corps étant distincts et l'éthérique se dissolvant plus lentement que la partie physique, le patient ressentirait toujours la partie invisible mais non moins existante de son membre manquant.

Des théories psychologiques ont quant à elle proposé que la présence du membre absent ressentie résulterait en fait d'une certaine culpabilité ou de colère de la part de la personne amputée vis à vis les changements avec son environnement.

Les théories explicatives qui demeurent les plus répandues et appuyées demeurent les théories neurophysiologiques, qui impliquent de complexes interactions entre le système nerveux et le cerveau et que je ne me donne pas le mal de synthétiser. Voici donc un honnête et humble copié-collé de wikipedia détaillant la chose : 

"D’autres chercheurs, notamment Ronald Melzack et R.W. Davis, proposent des explications différentes : la douleur fantôme ne proviendrait pas de la périphérie, mais du système nerveux central, du cerveau lui-même. Melzack propose d'abord sa théorie du portillon ou « gate control theory » qu’il complète quelques années plus tard par son hypothèse du « Central Biasing Mechanism » ou Mécanisme d’Inhibition Centrale, puis par des explications sur le « Central pain Mechanism » ou Mécanisme de la douleur centrale. Les travaux récents de Melzack nous permettent de comprendre encore mieux le phénomène de la douleur fantôme à partir du concept de neuromatrice qui produirait une neurosignature. La neuromatrice, réseau des neurones, produirait de façon constante un patron caractéristique d’influx indiquant que le corps est intact et propre à la personne : c’est la neurosignature (Melzack, 1992). Une telle matrice fonctionnerait en l’absence d’influx sensoriels provenant de la périphérie du corps, ce qui créerait l’impression d’avoir un membre, même en son absence. Pour Melzack, la neuromatrice, prédéterminée génétiquement, peut aussi évoluer avec l’expérience. C’est pourquoi, l’expérience permettrait d’emmagasiner la mémoire d’une douleur. Cela pourrait expliquer la réapparition fréquente de douleurs pré-amputatoires dans le fantôme."

Je conclus sur une question : si la perte d'un membre fait d'un sujet, physiquement parlant, une personne "incomplète", la perception sociale porte-t-elle atteinte à sa dignité? Et qu'en est-il de sa propre perception?  Va-t-elle dans le même sens que le fantôme: le temps d'intégrer le schème mental de son nouveau corps est nécessaire...?

Lien intéressant: Lorsque la réalité virtuelle soulage les membres fantômes

mercredi 13 avril 2011

La perte

Après recherche et réflexion, un postulat: on aime, espère et valorise le gain. Fondamentalement, l'homme a besoin de posséder. Par opposition, la perte, avec sa consonance péjorative, suggère une incapacité, un mauvais contrôle de ses acquis, un lâcher-prise maladroit et involontaire.

La perte, enjeu fondamental et souvent honteux de notre société obsédée par la rétention et le gain. Profondément d'actualité, elle se manifeste sous plusieurs déclinaisons. Depuis la perte d'estime personnelle à la perte de cheveux, de la perte de densité osseuse à la perte de mémoire, la perte mérite qu'on lui accorde l'attention qui lui revient sans honte . Elle mérite de se retrouver dans un discours polarisé vers la suggestion positive afin de retrouver ses lettres de noblesses en dépit du pouvoir social dominant et omniprésent de son opposé le gain.

Visant à rassembler différents types de pertes, à les démystifier et les documenter, ce blogue se veut également un espace pour y jeter un regard renouvelé.

Bienvenue !

mercredi 30 mars 2011

Mourir pour des idées

Il me faut trouver une cause. Une cause sociale. Bien qu'on ne me demande pas de mourir pour mes idées - juste feindre, à tout le moins-, il me faut les assumer le temps de réaliser un travail de veille, d'information, de créer un réseau de sympathisants à cette cause. Je dois quand même y mettre volonté, énergie, recherche, conviction.

Une cause. Je suis bloquée depuis plus d'un mois. Laquelle choisir parmi ces causes aussi valables les unes que les autres !? Les orphelins du Sida? L'éthique en politique? L'environnement? Le voyage équitable? Le végétarisme? Le respect des animaux? La recherche sur le cancer du sein? La sclérose en plaques? Le développement d'un Haïti post-tremblement de terre coopératif?

Il y aurait tant à dire sur tant de sujets...

J'en ai choisi un qui sort de l'ordinaire : la perte.

On s'en recause.