mardi 26 avril 2011

La perte de temps


La perte de temps consiste à égrener ce dernier comme si l’on disposait de cette denrée de manière tellement suffisante que l’on pouvait se permettre de le dilapider indûment. La perte de temps est arbitraire, c’est-à-dire que ce qui constitue une perte de temps pour vous ne l’est pas nécessairement pour moi.

La perte de temps affecte de 98.4 à 100% de la population un jour où l’autre de son existence et ne peut être évaluée comme telle que par le propriétaire-générateur de la perte.

Notez que ce qui vous apparaît comme investissement de temps utile aujourd’hui pourrait vous sembler une perte de temps avec un certain recul. Ainsi, vous pourriez penser que la relation amoureuse dans laquelle vous investissez de vous-même depuis bientôt quatre ans est garante d’un juste retour d’investissement de la part de votre partenaire et découvrir sous peu que ce que vous croyiez avoir de la valeur n’en avait pas réellement. Avec du recul, la relation pourrait alors vous apparaître comme une perte de quelques unes de vos belles années et donc, en quelque sorte, une misérable perte de temps.

La perte de temps peut difficilement être contrée par quelles que mesures sinon un contrôle restrictif et contraignant. En milieu de travail, certains employeurs voient là la solution. Pour cette raison, l’autodiscipline est à privilégier (prière d’insérer ici un éclat de rire gras, surtout si vous êtes un procrastinateu de gros calibre).

Perdre son temps peut également parfois être salutaire. Dans l’inaction ou l’absence d’actions productives germent parfois de grandes idées mais il est inutile de tenter de justifier vos nombreuses pertes de temps avec ce dernier argument. On finirait par ne plus vous croire, surtout si au final vous ne livrez rien.

Notez également que prendre son temps n’équivaut pas nécessairement à perdre son temps. L’un est valorisé, prisé et nécessaire pour la santé mentale tandis que l’autre est définitivement drainant, contribue à nourrir une mauvaise image de soi et finit par faire de vous, à force de répétition, un fainéant, un incapable, une loque. Comme pour les autres types de perte, c'est péjoratif.

Observez les nuances dans la sémantique entre le positif et le négatif: prendre son temps vs perdre son temps...Savoir prendre son temps = savoir prendre soin de soi est une qualité par opposition à la perte qui suggère une gestion déficiente....

Je conclus sur cet angoissant poème de Baudelaire magnifiquement illustré : L'horloge .

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