mardi 5 juillet 2011

Bilan : la mère et les médias sociaux

Si il y a déjà plusieurs décennies les femmes trouvaient en leurs familles, leurs voisines, leurs amies et membres de différentes associations leur sentiment d'appartenance, l'effritement du tissu social tel qu'on le connaît n'a pu faire autrement que d'avoir sur celles-ci une incidence majeure.

L'être humain grégaire que nous sommes n'a cependant pas dit son dernier mot. Dans notre société occidentale individualiste, il a trouvé le moyen de se lier aux autres en s'adaptant. Comme il le fait depuis des milliers d'années.

Un sentiment d'appartenance

Si l'amorce d'une nouvelle relation ne se fait pas de la même manière sur le web ou en personne, le besoin de socialiser qui pousse l'homme à aller vers ses pairs demeure le même. Il fait partie des besoins humains reconnus dans la pyramide de Maslow.


https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiHFzAT2bUskH9HMcbIEStsBr4aybfN4x0qRdpB_QXVgmx7we_s-DWEXRCsjKGqhD8eQkcZZhLBMdHhpr04Fx6E-grthBWMk8tR_cgku4kZUprLnvGVH61o2ZBjFg0J9DcgF-TyR1rEX6Dt/s200/maslow101.gif

Tel que nous l'avons vu dans le cours, le capital social souvent agonisant des mères à la maison a su trouver un puissant levier de socialisation dans l'avènement du web. Les forums de discussions, nés il y a une quinzaine d'années, ont permis à nombre d'entre elles (dont je suis) de retrouver un lieu d'échange, d'accès à l'expression, à l'information. Salvateur, ce lieu leur a également permis de développer un sentiment d'appartenance à une communauté partageant une réalité et des intérêts semblables. Virtuelle, cette communauté et ses bienfaits n'en sont pas pour autant moins réelles chez les principales intéressées.

Tout individu trouve dans son environnement immédiat (famille, collègues, partenaires sportifs, etc.) les échanges et la rétroaction nécessaire pour développer une image positive de lui-même mais ceux-ci se font plus rare lors de situations d'isolement prolongées comme celle mentionnée précédemment. Un sondage mené en Grande-Bretagne en 2007 relate que 53% des nouvelles mamans se sentent seules et isolées. Tel que mentionné dans l'article publié sur le site de mamanpourlavie, 
9 nouvelles mamans sur 10 s'ennuient de la vie sociale qu'elles menaient avant l'arrivée de leur enfant. Pas étonnant qu'elles trouvent compensation dans une vie sociale en ligne qui leur permet de briser l'isolement !

Lieux d'échange horizontalement structurés, les forums de discussions n'en demeurent pas moins informellement hiérarchisés (bien que "l'ordre public" soit régi par un modérateur auxquels sont conférés certains "pouvoirs"), comme n'importe quel groupe. Même dans un environnement virtuel, les leaders d'opinions et les forts pensants se distinguent, les épigones "suivent", certains participants sont présents mais discrets, d'autres sont discrets tandis que certains sèment la controverse ou la zizanie. Bref, virtuelle ou pas, une communauté demeure une communauté avec toutes ses composantes habituelles. Maintes relations sont mêmes "transférées" dans la vie hors de l'écran (on appelle GT -pour Get Together- les rencontres de groupe) pour poursuivre leur évolution. 

Comme nous l'avons vu dans le cadre du cours: "Internet serait un espace où cette intelligence multiple peut se connecter. La connexion serait garante d’une opportunité plus grande que la somme de ses composantes. Nous avons vu dans ce cours de multiples exemples où la « mise en commun » d’idées, d’efforts ou de ressources a ouvert des voies inédites à la coopération, la collaboration et la réussite de projets auparavant difficiles voire impossibles à réaliser."

Bien que les forums de discussions fassent toujours légion en dépit du déclin de leur popularité, l'apparition des médias sociaux a au fil des dernières années gagné largement en popularité, répondant aux mêmes besoins mais dans un format différent permettant l'usage de verbes, options de partage et l'instantanéité. À travers une toile de blogueurs aux intérêts multiples, des réseaux sociaux se tissent et traversent quelquesfois au fil des échanges la barrière du virtuel.

Des communautés solidaires

Quel lien d'attachement peut-il exister entre des membres d'une communauté avant qu'ils ne se soient côtoyés dans la dimension physique de leur vie? Est-il possible de développer des liens durables, de la confiance, de la solidarité envers des étrangers? 

De toute évidence, oui. S'il existe des codes de comportement de groupe tacites dans les communautés web, ceux-ci contribuent à nourrir leur culture de communauté. Les communautés de mères en ligne développent une puissante solidarité. Il n'y a qu'à penser à cette histoire dans laquelle une femme mère et blogueuse fut chassée d'un magasin où elle allaitait son enfant. À ce jour, son billet blogue à ce sujet a généré près de 200 commentaires de soutien, près de 5600 signatures sur une pétition visant à faire respecter le droit des femmes d'allaiter en public, pétition déposée à l'Assemblée nationale le printemps dernier, en plus de générer de nombreux débats publics médiatisés autour de l'allaitement.

De nombreuses blogueuses ont ramené sur leur propre espace de discussion leur opinion ou encore l'ont relayée via Facebook ou Twitter. Les communautés de mères sur le web représentent un véritable lobby. La dame concernée a d'ailleurs reçu des excuses publiques de la part du bureau-chef du magasin.

Des situations comme celles où une jeune maman blogueuse et membre d'une communauté sur un forum annonce sur son espace web le décès de son petit garçon ont généré plusieurs centaines de commentaires de soutien. Ce soutien n'est pas que virtuel. Des membres se mobilisent, s'organisent, se cotisent, se déplacent. Dans plusieurs cas, la force et le soutien de la communauté est supérieure à celles reçues par l'entourage immédiat.
  
Le sentiment d'appartenance à la nouvelle communauté de la jeune mère de famille se prolonge et se consolide dans le temps à travers de nouvelles plates-formes. De la fréquentation des forums, puis des blogues, les réseaux de sympathisantes ont poursuivi le dialogue sur les réseaux sociaux. Facebook, Twitter et cie. Brian Solis, expert reconnu en relations publiques et réseaux sociaux, a compilé plusieurs données témoignant de la prépondérance de la fréquentation féminine sur les différents réseaux sociaux. 

Une identité en ligne

La pyramide de Maslow illustrée plus haut situe le besoin d'estime personnelle immédiatement après le besoin d'un sentiment d'appartenance. Besoin de s'épanouir à son plein potentiel, de s'exprimer, de recevoir de la rétroaction pour établir et consolider sa place au sein de ses semblables, d'entretenir à travers les autres une image positive de soi-même, tout cela contribue au développement d'une image saine et valorisante de soi-même. 

Au sein de sa communauté en ligne, le nouvel utilisateur de médias sociaux sera appelé à forger son identité au fil de ses interactions avec autrui, des idées, réflexions et opinions qu'il partagera, du ton qu'il emploiera et de sa capacité à respecter les codes sociaux du groupe.
L'apparition des réseaux sociaux en ligne ont permis à ses utilisateurs de partager souvent en temps réel une multitude de liens, idées, articles, photos, vidéos, etc. Obtenir une information, une opinion est devenu un jeu d'enfant avec un réseau quasi en permanence connecté. Même dans les moments les plus isolés du quotidien (nuit, transport en commun, etc.), vous  n'êtes jamais seul, votre réseau est au bout d'un simple clic !
De la qualité d'une identité en ligne peut résulter l'inattendu. Je ne parlerai pas des cas que nous avons vus dans le cours (Star Wars man) mais de situations ravissantes qui ont ouvert des portes professionnelles à plusieurs blogueurs selon la crédibilité qu'ils avaient gagnée. 

Par la qualité du contenu proposé par Caroline Allard alias Mère Indigne, tout comme son collègue Pierre-Léon Lalonde du blogue Un taxi la nuit, se sont vu offrir par la maison d'édition Septentrion de publier un recueil de leurs écrits. Leur notoriété en ligne a donc traversé naturellement l'écran pour devenir une opportunité tangible mettant en valeur dans un autre média (plusieurs médias dans le cas de Caroline Allard) leur talent, leur maîtrise de leur contenu, la singularité de leur style et la qualité de leur présentation en ligne.

Et l'avenir ?

Il y a fort à parier que l'identité en ligne n'a pas terminé de mettre en valeur de nouveaux talents, chroniqueurs, de découvrir des influenceurs dans leurs domaines respectifs. D'ailleurs, ces derniers sont sollicités depuis quelques années déjà par différentes agences marketing et relations publiques pour diffuser de l'information sur les produits et services de leurs clients. Certaines entreprises comme mom central proposent même des initiatives marketing qui permettent de jumeler des blogueurs influents à des produits que des entreprises désirent mettre en marché et "pousser" auprès d'une clientèle ciblée aux allures de lectorat. Les mères blogueuses influentes (cela est mesurable avec certains outils web comme technocrati) ont donc une valeur marchande grandissante.

Nul doute que la tendance des agences de relations publiques à utiliser certaines figures fortes des blogues et des médias sociaux ne cessera d'augmenter d'ici les cinq prochaines années. Ces médias représentent une excellente vitrine de crédibilité pour les rédacteurs. Google permet même la rentabilisation de ses blogues par des options publicitaires comme AdSense.

D'ici la prochaine année, il est à prévoir que l'effet de séduction opéré par le géant du réseautage social Facebook sur de nouveaux membres et des membres déjà inscrits perdra de ses pouvoirs. La question de vie privée et de protection des données personnelles étant un souci de plus en plus considéré par les utilisateurs, l'effet dissuasif se fait sentir. D'ailleurs, la tendance s'observe déjà depuis deux mois selon le site d'observation marketing Inside Facebook.  Chez nos voisins du sud, 6 millions de membres ont supprimé leur compte en mai dernier. Au Canada, ce sont plus d'un million et demi d’utilisateurs qui ont déserté définitivement le site de réseautage. Le même tendance s'est enregistrée au Royaume-Uni, en Norvège et en Russie le mois dernier. Lassitude? Engouement dépassé? Migration vers le nouveau site de réseautage Google+? Protestation contre le non-respect de la vie privée des membres inscrits? Peut-être un peu de tout cela. Le rapport d'Inside Facebook ne spécifie cependant pas le profil des déserteurs, donc impossible de savoir si les femmes -souvent plus socialement isolées- tiennent plus à "leur" réseau que les hommes.

Pour la première fois au Québec en décembre 2010, le magazine Coup de Pouce a organisé une journée de conférence nommée Belle à bloguer, dans laquelle différents ateliers étaient proposés à plusieurs dizaines de blogueuses dont certaines reconnues et influentes. La conférence a connu un tel succès que l'initiative sera probablement répétée.

À moyen terme (d'ici cinq ans), les réseaux sociaux devraient continuer de permettre l'émergence de nouveaux talents web chez les mères professionnelles et offrir des opportunités nouvelles aux acteurs qui se distinguent. Certaines mères temporairement à la maison pour s'occuper de la marmaille devraient pouvoir tirer profit de leur expérience de blogueuse à titre professionnelle. L'une d'elles me confiait récemment avoir décidé, suivant la stratégie d'une amie conseillère en ressources humaines, de rajouter ses années d'expérience de blogueuse influente à son curriculum vitae. Peu après ce changement, le téléphone s'est mis à sonner. La perception de la crédibilité du blogueur (et ici, spécifiquement de la blogueuse) est littéralement en train de changer. Ce dernier n'est plus un  pseudo-journaliste comme on l'a souvent désigné mais un acteur-observateur pouvant apporter une vision, un angle, une subjectivité désormais recherchés aux sujets qu'il propose. Son potentiel est non seulement remarqué mais également recherché et reconnu comme une expérience.

Dans le secteur professionnel des communications, auquel se greffent naturellement des médias sociaux, l'expérience personnelle de l'utilisation est qualifiable.

Dans les secteurs spécialisés, certains blogueurs ont même fait de leur passion un gagne-pain. C'est le cas d'Isa, du blogue Les gourmandises d'Isa, qui compte des centaines de membres et qui bénéficie de partenariats avec différents fournisseurs de produits de cuisine. La notoriété de la blogueuse n'est plus à faire, a été construite sur le web, est relayée dans les médias sociaux et est parfois citée ou publiée dans des publications papier. La tendance est prometteuse.

Enfin, les médias sociaux et l'ubiquité qu'ils permettent, bien que l'on puisse devenir dépendants de leurs possibilités quasi infinies, ne remplaceront jamais le contact humain. Si à certains moments de nos vies ils sont des facilitateurs de rencontres, d'amour ou d'amitiés nouvelles, il est quasi inévitable que survienne une forme de saturation forçant la rencontre chaleureuse, tangible avec ses pairs. Les médias sociaux sont un moyen d'entrer en contact, non une finalité en soi. Selon une étude menée par le Pew Research Center, l'usage des réseaux sociaux incitent à faire davantage confiance à ses pairs et encourage également le développement de liens dans la vie réelle. Les médias sociaux, bien
qu'outils devenus indispensables dans plusieurs aspects de nos vies (partage de liens, photos, vidéos, etc.), demeureront, à long terme, un levier social favorisant la richesse des contacts et la bonification du sentiment d'appartenance nouveaux et déjà existants.

jeudi 16 juin 2011

Out, l'ordinateur personnel?

Il y a trois ans, Fred Cavazza questionnait Les netbooks vont-ils amorcer la révolution du web 3.0? . 
Puisque les Smartphones avaient énormément gagné en popularité en 2009, il était légitime de se poser la question.

En effet, ceux-ci, petits (entre 7-9 po), moins de 500 Euros (environ 700 $ CAN) et s'apparentant davantage à un gros Smarthphone qu'à un petit ordi, s'avéraient indicateurs de la tangente qu'allait prendre le marché pour les années subséquentes. Trois ans plus tard, nous en sommes bien à une révolution de notre manière de consommer le web même si les netbooks n'en sont pas nécessairement la cause.

Cavazza consolide ses prévisions quant à l'amorce de changements de consommation de terminaux web. Dans son billet la fin de l'ordinateur individuel programmé , il explique que les terminaux nomades ayant littéralement supplanté les ordinateurs individuels, les fabricants Google, Microsoft et Apple   "sont en ordre de bataille pour faire basculer l’informatique dans le 21ème siècle ."

Sans souris, écran, clavier et autres accessoires encombrants, l'accès au web est nettement plus nomade en 2011 (depuis quelques années d'ailleurs), qualité de plus en plus recherchée chez les petits appareils intelligents. Les géants du web travaillent donc à proposer d'autres formes de services mobiles qui permettraient de se défaire définitivement des ordinateurs personnels pour se concentrer sur ce que le grand public recherche: rapidité d'accès, simplicité, portabilité, sécurité.

Des produits comme le Chromebook de Google (offert en location) ainsi que le iCloud d'Apple sont donc prometteurs. À surveiller...

(N'hésitez pas à consulter le billet de Cavazza, nettement plus technique et complet que ma (très) brève synthèse.

mardi 14 juin 2011

Dans la surnage d'informations

Martin Lessard publiait récemment l'article Lisez ceci et épatez vos amis. Il y réfléchissait à voix haute sur le rapport à la connaissance depuis que l'information est disponible au bout d'un clic sur des appareils continuellement en possession de "leurs maîtres".

Il y a à peine quelques années, la culture générale apportait un plus-value à un individu, lui permettait de se distinguer par quelque champs d'intérêt ou de connaissance qu'il maîtrisait particulièrement bien. Si on se définit souvent par notre métier ou nos passions, on se définit aussi par notre niveau de connaissances constituant une composante de notre culture générale.

L'auteur questionne: "L’argument de posséder plus d’information est-il encore pertinent à l’ère de la surabondance? Comment peut-on aujourd’hui épater ses amis avec ce qu’on sait? À la première interrogation, ils sautent sur Google !" 

Il se trouve que j'adhère. Trouver une information sur le web est un geste si accessible devenu banal pour des centaines de millions d'utilisateurs, ce qui tue un peu la beauté, la singularité et la noblesse de la pure connaissance. Cela n'est pas mauvais en soi, remarquez. Démocratiser l'information est nul doute une excellente chose mais selon l'auteur qui complète l'idée d'Umberto Eco (affirmant que la nature des médias (télévision, journaux, ordinateur) nourrit différentes classes sociales, qu'il divise en riches et pauvres mais qui à proprement parler se rapporte davantage à une "compétence culturelle intellectuelle" par opposition à l'analphabétisme qu'à des possessions matérielles), la nouvelle tendance à utiliser le web comme un deuxième cerveau a ses limites.

La "nouvelle" manière de se distinguer socialement ne serait donc plus la quantité et la nature des informations assimilées par un individu mais plutôt la perspicacité et la manière judicieuse dont il utilise ces mêmes informations. Savoir mettre en relation plusieurs connaissances équivaut donc à assurer à son arc la corde de l'esprit critique.

J'écoutais récemment à la radio un médecin affirmait que de plus en plus de gens étaient myopes. Il expliquait que la nécessité physique de voir loin avait, du temps de nos ancêtres chasseurs et agriculteurs "justifié" biologiquement une bonne vision. La vision "de loin" étant de moins en moins sollicitée de nos jours vu l'usage quasi universel dans notre société occidentale des multiples écrans rapprochés, cela influerait directement sur la qualité du potentiel humain de vision.

La physiologie 'humaine s'ajuste à la réalité technologique. J'en fais un parallèle avec le cerveau, la mémoire et les capacités cognitives de l'homme. Devant l'océan d'informations disponibles relayées sur le web, savoir faire un tri judicieux constitue indubitablement non seulement une garantie de survie webesque mais également un atout sur ses pairs déjà en train d'y surnager.

Du verbe... au vote?

Dans le web participatif, l'existence de "verbes" joue un rôle essentiel. Actions envisageables sur différents médias sociaux, les verbes vous permettent de transmettre des musiques/photos/articles intéressants ou pertinents, en télécharger, partager, imprimer, visionner, étiqueter, commenter, ajouter comme favori, etc. pour prendre place dans le web participatif. Plus un site permet de verbes, plus il est interactif et donc plus il est dit "social".

L'interface convivial de Facebook nous le permet aisément à chaque statut: commenter, aimer, ajouter un lien, une photo, etc. Cela est également possible sur de plus en plus de plates-formes indépendantes (médias, magasins, etc.)

Or, voilà que depuis le 2 juin, son grand compétiteur Google offre la possibilité d'ajouter le bouton +1 à toute page dont le code spécifique a été préalablement ajouté au html.  Si nombre de pages hébergées hors du site du géant américain Facebook offrent la possibilité "d'aimer" une page, une vidéo ou un article et de le partager sur sa plate-forme, en tant que compétiteur, Google s'est vu mis au défi d'en faire autant. Le bouton "+1" rend maintenant la chose possible.

Mais comment donc évaluer le degré d'engagement de l'internaute dans le sens social du terme, au-delà de la visite "neutre" d'un site? Un simple passage sur un site équivaudrait à un "vote" de référencement (implication minimale). Et l'usage de l'option "partage"? Et celui du "J'aime"? Et celui de l'étiquette ou du commentaire offre-t-il un plus-value quantifiable pour le site ET pour l'internaute?

Où faut-il se situer sur l'échelle de technographie sociale pour que l'action posée soit considérée comme influente pour la "valeur" positionnelle (SEO) du site? De quelle manière quantifier cela? Doit-il nécessairement y avoir une valeur qualifiable en hyperlien mesurable par un outil comme technocrati?

En fait, ma réflexion devrait être toute simple: la valeur ajoutée à un site par ses objets sociaux n'est simplement pas liée au degré de "consommation" de médias sociaux de l'internaute, bien qu'un puisse aisément contribuer à l'autre. Autrement dit, même les consommateurs de médias sociaux les plus réticents peuvent donner de la valeur à un site en utilisant ses objets sociaux. L'inverse est aussi vrai: les médias sociaux contribuent eux aussi à faire de leurs utilisateurs des internautes de plus en plus "engagés" dans le multi-dialogue du web social selon leur niveau d'implication.

vendredi 10 juin 2011

Une présence forte en ligne: un investissement?

De plus en plus de cas le démontrent: en tant qu'entreprise, vous avez tout à gagner à assurer votre présence en ligne. Qui plus est, l'assurer n'est pas suffisant: encore faut-il savoir le faire habilement.

Assurer votre présence en ligne vous permettra une meilleure communication avec vos consommateurs réels ou potentiels ainsi que les individus désirant obtenir de l'information sur vos produits (bien que selon une recherche de LIGHTSPEED RESEARCH menée au début avril 2011, seuls 5% des internautes utilisent Facebook pour obtenir de l'information en amont d'une décision d'achat). Que leurs propos soient élogieux ou pas, votre présence en ligne est nécessaire pour les recevoir, établir avec votre clientèle un lien de confiance. Toute entreprise se réjouira de recevoir un propos flatteur mais savoir gérer des commentaires négatifs, affichés publiquement de surcroît, demande à la fois un certain engagement au nom de l'entreprise, un bon doigté ainsi qu'une objectivité qui assure à l'internaute que non seulement ceux-ci seront reçus mais également que l'entreprise saura démontrer qu'il a été entendu. L'internaute tiendra à savoir qu'il a été entendu et désirera être rassuré qu'une action réparatrice sera entreprise s'il y a eu insatisfaction. D'un point de vue du service à la clientèle qui recoupe le marketing puisque l'interaction devient sociale avec les médias sociaux, il appartient à l'organisation de s'assurer que son client sera satisfait.

Être présent en ligne signifie également pouvoir faire de la veille dans une ou plusieurs niches de marché qui touchent les activités de l'entreprise. Être à l'affût de nouveauté, d'attentes du consommateur, échanger pour ériger le lien de dialogue et de confiance qui vous servira le jour où la crise frappera représente un investissement pour votre entreprise. Dans son billet intitulé La gouvernance des médias sociaux (suite), Pierre Bouchard propose que pour éviter de longues périodes d'inactivité et d'inaccessibilité pour ses clients, l'entreprise délègue à certains employés les rênes de la représentation sur les médias sociaux durant ces périodes en ayant préalablement pris soin de leur offrir une formation adéquate selon une charte d'utilisation des médias sociaux personnalisée.

Si vous êtes de ceux qui préfèrent réparer les pots cassés plutôt que de prévenir, sachez qu'un pot, même virtuel, peut vous coûter très cher. Kryptonite l'a appris à ses dépens, nous l'avons vu dans le cadre du cours. Nous savons que l'entreprise, suite à la diffusion de cette vidéo mise en ligne par un internaute (et reprise par plusieurs autres) présentant un moyen simple de déverrouiller le réputé cadenas à l'aide d'un gros crayon, n'a réagi que tardivement (après dix jours, une éternité sur le web), ce qui lui a valu la perte de plusieurs millions de dollars en plus d"une perte de confiance en l'entreprise et ses produits de la part de consommateurs.


Le cas de Nestlé est également intéressant en termes d'exemple d'une gestion déficiente. Être présent sur les médias sociaux n'est pas suffisant. Encore faut-il savoir maintenir la notoriété de la marque avec le même souci que le font les RP ou les initiatives marketing mais également l'ajuster à la réalité de la communication web instantanée.

Pour Nestlé, à la suite d'une vidéo diffusée par Greenpeace, dans laquelle on dénonçait d'une manière audacieuse l'utilisation d'huile de palme -pour laquelle l'exploitation détruit l'environnement naturel des orangs-outangs, les choses ont commencé à dégringoler sérieusement après que le gestionnaire de la page Facebook se soit montré méprisant et impertinent avec les consommateurs et les militants suite aux commentaires reçus.

Un article paru sur le site Les Affaires détaille les difficultés rencontrées par Dove sur les médias sociaux (leurs utilisateurs sont souvent très réactifs) suite à une offensive semblable à celle de Nestlé (dénonçant l'usage d'huile de palme détruisant les forêts indonésiennes). La campagne de Dove visant à protéger les enfants de l'industrie de la mode et dont le slogan: " Parlez-en à votre fille avant que l'industrie de la mode ne le fasse " fut remplacé par Greenpeace par :" Parlez-en à Dove avant qu'il ne soit trop tard ".

On souligne dans cet article l'importance de la transparence entre l'entreprise et son lectorat afin d'établir et maintenir un lien de confiance. C'est d'ailleurs ce qu'ont fait les boulangeries Première Moisson via les médias sociaux après qu'un client eût mis en ligne une vidéo montrant une souris dans un de leurs établissements. Première Moisson su réagir rapidement en assurant que des nettoyages seraient effectués dès lors pour remédier à la situation.

Le site Presse-Citron propose 10 règles pour contrôler son image sur internet. Bien que la forme de l'article s'adresse à des individus, les fondements demeurent applicables pour une entreprise. Précisons également que pour une présence en ligne forte et crédible, votre (ou vos) gestionnaires de communautés devront, pour gagner la confiance des participants : faire preuve d'ouverture d'esprit, d'authenticité, d'honnêteté, de clarté dans ses/leurs interventions, de contrôle de soi et d'une bonne connaissance de l'entreprise et du sujet dont ils parlent. 

Quand on considère que l'élaboration d'une charte d'utilisation des médias sociaux, une formation adéquate et des gestionnaires compétents peuvent vous coûter plusieurs dizaines de milliers de dollars et qu'une crise à "très large spectre" peut engendrer des millions de dollars en termes de pertes sans compter votre crédibilité à rebâtir...Alors, à prendre à la légère, votre présence en ligne?

mercredi 8 juin 2011

Et votre identité numérique, ça va?

Si votre notoriété se porte bien dans la plupart des aspects de votre vie, qu'en est-il de votre identité numérique? Nous pourrions estimer cela futile et superficiel et pourtant, une identité négligée sur le web peut coûter beaucoup en termes de réputation ou de répercussions financières à un individu ou une entreprise.

Mais cette identité, d'où naît-elle? Dans la plupart des cas (et le meilleur, il va sans dire), vous vous l'êtes construite vous-même au fil de votre présence en ligne sur différents forums, sites de réseautage, blogues. Conscient de la nature permanente des données web, vous vous êtes assuré de soigner la qualité de vos interventions, votre pertinence, votre image, vos photos en ligne (et celles où vous pourriez être taggué), bref, ce qui vous représente.

Dans son billet intitulé Identité numérique: l'accepter et non la combattre (blogue AgoraVox), l'auteur propose deux schémas de Fred Cavazza présentant diverses plates-formes où l'internaute peut créer un compte pour interagir avec les autres usagers et qui contribuent à ériger l'identité qui sera la sienne toute sa vie. Que ce soit sur des plates-formes d'échange de photos, de forums de discussions, de sites de réseautage ou de partage de vidéos, l'usager que vous êtes aura à se tailler une place parmi ses acolytes, interagir.

Si assumer son identité numérique peut sembler un défi de taille pour quiconque craint de perdre le contrôle, sachez qu'il y a moyen de le faire habilement. Dans son billet Sortez de l'anonymat des forums de discussion, Laurent Brixius explique que la notoriété acquise sous un pseudonyme pourrait être mise au service de votre identité réelle en faisant la promotion de vos idées, de vos compétences ou de votre blogue. Si vos propos sont constructifs et pertinents, votre présence web sous votre nom réel peut bonifier votre identité véritable.

Presse-citron propose corrobore ces propos dans dans l'article 3 de son article 10 trucs simples pour contrôler son image sur internet (à lire pour toutes les autres astuces !).

Une identité salie par une mauvaise gestion, des idioties qui vous suivent malgré vous ou qui ont été carrément diffusées par un de vos détracteurs peut vous faire vivre de sales moments (nous en avons parlé dans un billet précédent). Contrôler (autant faire se peut par la proaction) son image se veut donc non seulement un devoir mais  une responsabilité !

mardi 7 juin 2011

Identité virtuelle, netiquette et réseau social

Pour amorcer le module dédié à l'identité sociale en ligne, je réfèrerai à un billet que j'ai rédigé il y a deux ans sur mon blogue personnel et dans lequel j'explique ma position quant aux relations sociales virtuelles, aux codes sociaux, à la netiquette et au civisme en ligne.

On peut lire ce billet ici:  Dérangée.