jeudi 16 juin 2011

Out, l'ordinateur personnel?

Il y a trois ans, Fred Cavazza questionnait Les netbooks vont-ils amorcer la révolution du web 3.0? . 
Puisque les Smartphones avaient énormément gagné en popularité en 2009, il était légitime de se poser la question.

En effet, ceux-ci, petits (entre 7-9 po), moins de 500 Euros (environ 700 $ CAN) et s'apparentant davantage à un gros Smarthphone qu'à un petit ordi, s'avéraient indicateurs de la tangente qu'allait prendre le marché pour les années subséquentes. Trois ans plus tard, nous en sommes bien à une révolution de notre manière de consommer le web même si les netbooks n'en sont pas nécessairement la cause.

Cavazza consolide ses prévisions quant à l'amorce de changements de consommation de terminaux web. Dans son billet la fin de l'ordinateur individuel programmé , il explique que les terminaux nomades ayant littéralement supplanté les ordinateurs individuels, les fabricants Google, Microsoft et Apple   "sont en ordre de bataille pour faire basculer l’informatique dans le 21ème siècle ."

Sans souris, écran, clavier et autres accessoires encombrants, l'accès au web est nettement plus nomade en 2011 (depuis quelques années d'ailleurs), qualité de plus en plus recherchée chez les petits appareils intelligents. Les géants du web travaillent donc à proposer d'autres formes de services mobiles qui permettraient de se défaire définitivement des ordinateurs personnels pour se concentrer sur ce que le grand public recherche: rapidité d'accès, simplicité, portabilité, sécurité.

Des produits comme le Chromebook de Google (offert en location) ainsi que le iCloud d'Apple sont donc prometteurs. À surveiller...

(N'hésitez pas à consulter le billet de Cavazza, nettement plus technique et complet que ma (très) brève synthèse.

mardi 14 juin 2011

Dans la surnage d'informations

Martin Lessard publiait récemment l'article Lisez ceci et épatez vos amis. Il y réfléchissait à voix haute sur le rapport à la connaissance depuis que l'information est disponible au bout d'un clic sur des appareils continuellement en possession de "leurs maîtres".

Il y a à peine quelques années, la culture générale apportait un plus-value à un individu, lui permettait de se distinguer par quelque champs d'intérêt ou de connaissance qu'il maîtrisait particulièrement bien. Si on se définit souvent par notre métier ou nos passions, on se définit aussi par notre niveau de connaissances constituant une composante de notre culture générale.

L'auteur questionne: "L’argument de posséder plus d’information est-il encore pertinent à l’ère de la surabondance? Comment peut-on aujourd’hui épater ses amis avec ce qu’on sait? À la première interrogation, ils sautent sur Google !" 

Il se trouve que j'adhère. Trouver une information sur le web est un geste si accessible devenu banal pour des centaines de millions d'utilisateurs, ce qui tue un peu la beauté, la singularité et la noblesse de la pure connaissance. Cela n'est pas mauvais en soi, remarquez. Démocratiser l'information est nul doute une excellente chose mais selon l'auteur qui complète l'idée d'Umberto Eco (affirmant que la nature des médias (télévision, journaux, ordinateur) nourrit différentes classes sociales, qu'il divise en riches et pauvres mais qui à proprement parler se rapporte davantage à une "compétence culturelle intellectuelle" par opposition à l'analphabétisme qu'à des possessions matérielles), la nouvelle tendance à utiliser le web comme un deuxième cerveau a ses limites.

La "nouvelle" manière de se distinguer socialement ne serait donc plus la quantité et la nature des informations assimilées par un individu mais plutôt la perspicacité et la manière judicieuse dont il utilise ces mêmes informations. Savoir mettre en relation plusieurs connaissances équivaut donc à assurer à son arc la corde de l'esprit critique.

J'écoutais récemment à la radio un médecin affirmait que de plus en plus de gens étaient myopes. Il expliquait que la nécessité physique de voir loin avait, du temps de nos ancêtres chasseurs et agriculteurs "justifié" biologiquement une bonne vision. La vision "de loin" étant de moins en moins sollicitée de nos jours vu l'usage quasi universel dans notre société occidentale des multiples écrans rapprochés, cela influerait directement sur la qualité du potentiel humain de vision.

La physiologie 'humaine s'ajuste à la réalité technologique. J'en fais un parallèle avec le cerveau, la mémoire et les capacités cognitives de l'homme. Devant l'océan d'informations disponibles relayées sur le web, savoir faire un tri judicieux constitue indubitablement non seulement une garantie de survie webesque mais également un atout sur ses pairs déjà en train d'y surnager.

Du verbe... au vote?

Dans le web participatif, l'existence de "verbes" joue un rôle essentiel. Actions envisageables sur différents médias sociaux, les verbes vous permettent de transmettre des musiques/photos/articles intéressants ou pertinents, en télécharger, partager, imprimer, visionner, étiqueter, commenter, ajouter comme favori, etc. pour prendre place dans le web participatif. Plus un site permet de verbes, plus il est interactif et donc plus il est dit "social".

L'interface convivial de Facebook nous le permet aisément à chaque statut: commenter, aimer, ajouter un lien, une photo, etc. Cela est également possible sur de plus en plus de plates-formes indépendantes (médias, magasins, etc.)

Or, voilà que depuis le 2 juin, son grand compétiteur Google offre la possibilité d'ajouter le bouton +1 à toute page dont le code spécifique a été préalablement ajouté au html.  Si nombre de pages hébergées hors du site du géant américain Facebook offrent la possibilité "d'aimer" une page, une vidéo ou un article et de le partager sur sa plate-forme, en tant que compétiteur, Google s'est vu mis au défi d'en faire autant. Le bouton "+1" rend maintenant la chose possible.

Mais comment donc évaluer le degré d'engagement de l'internaute dans le sens social du terme, au-delà de la visite "neutre" d'un site? Un simple passage sur un site équivaudrait à un "vote" de référencement (implication minimale). Et l'usage de l'option "partage"? Et celui du "J'aime"? Et celui de l'étiquette ou du commentaire offre-t-il un plus-value quantifiable pour le site ET pour l'internaute?

Où faut-il se situer sur l'échelle de technographie sociale pour que l'action posée soit considérée comme influente pour la "valeur" positionnelle (SEO) du site? De quelle manière quantifier cela? Doit-il nécessairement y avoir une valeur qualifiable en hyperlien mesurable par un outil comme technocrati?

En fait, ma réflexion devrait être toute simple: la valeur ajoutée à un site par ses objets sociaux n'est simplement pas liée au degré de "consommation" de médias sociaux de l'internaute, bien qu'un puisse aisément contribuer à l'autre. Autrement dit, même les consommateurs de médias sociaux les plus réticents peuvent donner de la valeur à un site en utilisant ses objets sociaux. L'inverse est aussi vrai: les médias sociaux contribuent eux aussi à faire de leurs utilisateurs des internautes de plus en plus "engagés" dans le multi-dialogue du web social selon leur niveau d'implication.

vendredi 10 juin 2011

Une présence forte en ligne: un investissement?

De plus en plus de cas le démontrent: en tant qu'entreprise, vous avez tout à gagner à assurer votre présence en ligne. Qui plus est, l'assurer n'est pas suffisant: encore faut-il savoir le faire habilement.

Assurer votre présence en ligne vous permettra une meilleure communication avec vos consommateurs réels ou potentiels ainsi que les individus désirant obtenir de l'information sur vos produits (bien que selon une recherche de LIGHTSPEED RESEARCH menée au début avril 2011, seuls 5% des internautes utilisent Facebook pour obtenir de l'information en amont d'une décision d'achat). Que leurs propos soient élogieux ou pas, votre présence en ligne est nécessaire pour les recevoir, établir avec votre clientèle un lien de confiance. Toute entreprise se réjouira de recevoir un propos flatteur mais savoir gérer des commentaires négatifs, affichés publiquement de surcroît, demande à la fois un certain engagement au nom de l'entreprise, un bon doigté ainsi qu'une objectivité qui assure à l'internaute que non seulement ceux-ci seront reçus mais également que l'entreprise saura démontrer qu'il a été entendu. L'internaute tiendra à savoir qu'il a été entendu et désirera être rassuré qu'une action réparatrice sera entreprise s'il y a eu insatisfaction. D'un point de vue du service à la clientèle qui recoupe le marketing puisque l'interaction devient sociale avec les médias sociaux, il appartient à l'organisation de s'assurer que son client sera satisfait.

Être présent en ligne signifie également pouvoir faire de la veille dans une ou plusieurs niches de marché qui touchent les activités de l'entreprise. Être à l'affût de nouveauté, d'attentes du consommateur, échanger pour ériger le lien de dialogue et de confiance qui vous servira le jour où la crise frappera représente un investissement pour votre entreprise. Dans son billet intitulé La gouvernance des médias sociaux (suite), Pierre Bouchard propose que pour éviter de longues périodes d'inactivité et d'inaccessibilité pour ses clients, l'entreprise délègue à certains employés les rênes de la représentation sur les médias sociaux durant ces périodes en ayant préalablement pris soin de leur offrir une formation adéquate selon une charte d'utilisation des médias sociaux personnalisée.

Si vous êtes de ceux qui préfèrent réparer les pots cassés plutôt que de prévenir, sachez qu'un pot, même virtuel, peut vous coûter très cher. Kryptonite l'a appris à ses dépens, nous l'avons vu dans le cadre du cours. Nous savons que l'entreprise, suite à la diffusion de cette vidéo mise en ligne par un internaute (et reprise par plusieurs autres) présentant un moyen simple de déverrouiller le réputé cadenas à l'aide d'un gros crayon, n'a réagi que tardivement (après dix jours, une éternité sur le web), ce qui lui a valu la perte de plusieurs millions de dollars en plus d"une perte de confiance en l'entreprise et ses produits de la part de consommateurs.


Le cas de Nestlé est également intéressant en termes d'exemple d'une gestion déficiente. Être présent sur les médias sociaux n'est pas suffisant. Encore faut-il savoir maintenir la notoriété de la marque avec le même souci que le font les RP ou les initiatives marketing mais également l'ajuster à la réalité de la communication web instantanée.

Pour Nestlé, à la suite d'une vidéo diffusée par Greenpeace, dans laquelle on dénonçait d'une manière audacieuse l'utilisation d'huile de palme -pour laquelle l'exploitation détruit l'environnement naturel des orangs-outangs, les choses ont commencé à dégringoler sérieusement après que le gestionnaire de la page Facebook se soit montré méprisant et impertinent avec les consommateurs et les militants suite aux commentaires reçus.

Un article paru sur le site Les Affaires détaille les difficultés rencontrées par Dove sur les médias sociaux (leurs utilisateurs sont souvent très réactifs) suite à une offensive semblable à celle de Nestlé (dénonçant l'usage d'huile de palme détruisant les forêts indonésiennes). La campagne de Dove visant à protéger les enfants de l'industrie de la mode et dont le slogan: " Parlez-en à votre fille avant que l'industrie de la mode ne le fasse " fut remplacé par Greenpeace par :" Parlez-en à Dove avant qu'il ne soit trop tard ".

On souligne dans cet article l'importance de la transparence entre l'entreprise et son lectorat afin d'établir et maintenir un lien de confiance. C'est d'ailleurs ce qu'ont fait les boulangeries Première Moisson via les médias sociaux après qu'un client eût mis en ligne une vidéo montrant une souris dans un de leurs établissements. Première Moisson su réagir rapidement en assurant que des nettoyages seraient effectués dès lors pour remédier à la situation.

Le site Presse-Citron propose 10 règles pour contrôler son image sur internet. Bien que la forme de l'article s'adresse à des individus, les fondements demeurent applicables pour une entreprise. Précisons également que pour une présence en ligne forte et crédible, votre (ou vos) gestionnaires de communautés devront, pour gagner la confiance des participants : faire preuve d'ouverture d'esprit, d'authenticité, d'honnêteté, de clarté dans ses/leurs interventions, de contrôle de soi et d'une bonne connaissance de l'entreprise et du sujet dont ils parlent. 

Quand on considère que l'élaboration d'une charte d'utilisation des médias sociaux, une formation adéquate et des gestionnaires compétents peuvent vous coûter plusieurs dizaines de milliers de dollars et qu'une crise à "très large spectre" peut engendrer des millions de dollars en termes de pertes sans compter votre crédibilité à rebâtir...Alors, à prendre à la légère, votre présence en ligne?

mercredi 8 juin 2011

Et votre identité numérique, ça va?

Si votre notoriété se porte bien dans la plupart des aspects de votre vie, qu'en est-il de votre identité numérique? Nous pourrions estimer cela futile et superficiel et pourtant, une identité négligée sur le web peut coûter beaucoup en termes de réputation ou de répercussions financières à un individu ou une entreprise.

Mais cette identité, d'où naît-elle? Dans la plupart des cas (et le meilleur, il va sans dire), vous vous l'êtes construite vous-même au fil de votre présence en ligne sur différents forums, sites de réseautage, blogues. Conscient de la nature permanente des données web, vous vous êtes assuré de soigner la qualité de vos interventions, votre pertinence, votre image, vos photos en ligne (et celles où vous pourriez être taggué), bref, ce qui vous représente.

Dans son billet intitulé Identité numérique: l'accepter et non la combattre (blogue AgoraVox), l'auteur propose deux schémas de Fred Cavazza présentant diverses plates-formes où l'internaute peut créer un compte pour interagir avec les autres usagers et qui contribuent à ériger l'identité qui sera la sienne toute sa vie. Que ce soit sur des plates-formes d'échange de photos, de forums de discussions, de sites de réseautage ou de partage de vidéos, l'usager que vous êtes aura à se tailler une place parmi ses acolytes, interagir.

Si assumer son identité numérique peut sembler un défi de taille pour quiconque craint de perdre le contrôle, sachez qu'il y a moyen de le faire habilement. Dans son billet Sortez de l'anonymat des forums de discussion, Laurent Brixius explique que la notoriété acquise sous un pseudonyme pourrait être mise au service de votre identité réelle en faisant la promotion de vos idées, de vos compétences ou de votre blogue. Si vos propos sont constructifs et pertinents, votre présence web sous votre nom réel peut bonifier votre identité véritable.

Presse-citron propose corrobore ces propos dans dans l'article 3 de son article 10 trucs simples pour contrôler son image sur internet (à lire pour toutes les autres astuces !).

Une identité salie par une mauvaise gestion, des idioties qui vous suivent malgré vous ou qui ont été carrément diffusées par un de vos détracteurs peut vous faire vivre de sales moments (nous en avons parlé dans un billet précédent). Contrôler (autant faire se peut par la proaction) son image se veut donc non seulement un devoir mais  une responsabilité !

mardi 7 juin 2011

Identité virtuelle, netiquette et réseau social

Pour amorcer le module dédié à l'identité sociale en ligne, je réfèrerai à un billet que j'ai rédigé il y a deux ans sur mon blogue personnel et dans lequel j'explique ma position quant aux relations sociales virtuelles, aux codes sociaux, à la netiquette et au civisme en ligne.

On peut lire ce billet ici:  Dérangée.

lundi 6 juin 2011

Web social et intimidation

Le web social pour s'exprimer, informer, diffuser, partager. Tous, nous pouvons y trouver avantage.

La chose a pourtant son pendant pernicieux. À travers le masque de l'anonymat, insulter, diffamer, dénigrer, démolir une réputation ou carrément usurper une identité n'a jamais été aussi facile. Comme la législation entourant les crimes haineux sur le web est encore floue et que nombre d'entreprises de salissage de réputations se font sous le couvert de l'anonymat, il s'avère difficile d'élaborer un dossier solide pour une poursuite au criminel. Qui plus est, cela nécessite temps, argent et énergies, denrées que les services de police préfèrent mettre au service de crimes plus "tangibles". Comme en témoigne cet article paru aujourd'hui sur Cyberpresse, une "agression" de réputation en ligne peut détruire votre image, votre vie, votre rapport aux autres de manière parfois permanente et les mesures existantes pour vous venir en aide le moment venu sont quasi inexistantes.

Les plates-formes de réseaux-sociaux Facebook et Twitter possèdent certes leurs mécanismes de plaintes et de blocage dans les cas d'abus mais ceux-ci s'avèrent hélas inefficaces. Nous avons d'ailleurs vu au module 6 du cours un cas pour le moins extraordinaire d'usurpation d'identité (qui a duré six mois !) par une jeune adolescente désirant se faire passer pour la coqueluche de son école. 

À défaut d'avoir à sa disposition des ressources pour se défendre, la sensibilisation au sérieux du crime (parce qu'usurper une identité ou diffamer sont bien des crimes) demeure une des mesures sur lesquels misent certains services de police. Visites dans les écoles de quartier, conscientisation aux conséquences du geste.

Dans son billet intitulé Les plates-formes sociales et leurs problèmes de gestion de la diffamation harcèlement et intimidation , Michelle Blanc conclut en affirmant : "Les médias sociaux sont donc un lieu extraordinaire de socialisation, mais ils sont aussi un Far West sans foi ni loi que même ses plus importants bénéficiaires (les plates-formes elles-mêmes) n’arrivent pas à réguler convenablement…"

Les enjeux de la cyberintimidation sont gargantuesques. De grands défis restent à relever à l'ère où le web prend de plus en plus de place dans nos vies...

Web social et stratégies de communication en entreprise

Si l'entreprise planifie depuis des décennies ses activités de marketing, de communications et de relations publiques dans un plan détaillé qui suit les grandes lignes de ses objectifs à moyen terme, la majorité d'entre elles demeure méfiante envers le fait d'intégrer les médias sociaux à leurs stratégies de communication.

Depuis deux décennies, le visage du web a moult fois changé. Corporativement parlant, du site web unidirectionnel où l'échange avec les consommateurs et les internautes n'était pas permis et où le site ne visait qu'à diffuser de l'information visant l'autopromotion sur l'entreprise à l'avènement du web 2.0 où tous les outils web tendent à converger vers l'échange et le partage, il y a un monde.

L'arrivée du web social,  qui mise sur l'interaction plutôt que sur le message vertical, a bouleversé le rapport de l'entreprise au message véhiculé. Si le message a toujours été contrôlé étroitement par d'habiles campagnes de relations publiques, le gestionnaire des relations publiques doit cette fois lâcher prise et accepter que le consommateur se l'approprie, l'intègre, le questionne, le lui renvoie. C'est cela, la base du web social. Pierre Bouchard en fait une synthèse intéressante ici.

Dans son article investir sur les médias sociaux, Fred Cavazza propose six étapes pour assurer sa présence sur les médias sociaux.

La première consiste à écouter les discussions. Être alerte, faire une certaine veille sur des sujets liés à votre niche, votre produits ou les préoccupations de votre clientèle est essentiel pour bien cerner les enjeux sur lesquels votre entreprise devrai concentrer ses efforts.

Il importe ensuite de définir une stratégie web dans laquelle vous établirez solidement les assises vous permettant d'asseoir en ligne votre marque.

Puis, être présent pour assumer celle-ci en réservant vos noms de domaine et profils en ligne.

Il faut aussi savoir se tenir prêt à réagir habilement, efficacement et rapidement en cas de crise, laquelle nous attend toujours au détour et souvent sans prévenir.

Répondre aux préoccupations de ses clients et followers compte également pour beaucoup dans une volonté de relation web avec ses consommateurs réels et potentiels, employés, partenaires et cie. Plusieurs entreprises proactives rédigent une charte de présence "afin de poser les règles d'engagement" de l'entreprise. À l'intention de leurs employés qui voudraient répondre au nom de la marque, l'entreprise aura également pris soin de fournir à ses employés un guide de réponse tenant compte des valeurs et objectifs de l'entreprise. 

Enfin, il importe de savoir démarrer le dialogue avec tous les internautes intéressés à l'entreprise ou ses produits sur des plates-formes idéalement gérées par l'entreprise. Cette initiative lui permettra de connaître les opinions et préoccupations des consommateurs, qui seront stimulées par le/les gestionnaires de communautés, de tenir compte (évidemment) de leur apport et de sensibiliser vos équipes de travail, l'intégrer aux échanges et intégrer à la culture d'entreprise le souci du dialogue.

Ceci est un très court résumé mais vous trouverez dans l'article intégral une description plus approfondie de la stratégie d'intégration proposée par Cavazza.

Comme pour tout élément nouveau dans un milieu aux processus déjà bien établis, il peut y avoir une certaine résistance au changement. Dans son article 62% des cadres français sont contre la présence de l'entreprise sur les réseaux sociaux , Jean-Nicolas Reyt  analyse et désamorce cette résistance. S'il y explique les raisons pour lesquelles la minorité cherche à tailler sa place sur les réseaux sociaux, en revanche, il n'explique pas ce qui motive la réticence des entreprises qui sont contres.

Chose certaine, à l'ère de l'importance croissante des réseaux sociaux dans nos vies, l'entreprise récalcitrante ne pourra lutter longtemps contre sa crainte de perdre le contrôle du message.

samedi 4 juin 2011

Le narcissisme sur les réseaux sociaux

Plusieurs penseurs du web ont questionné l'aspect narcissique lié à l'usage des médias sociaux. On leur a reproché d'être une vitrine où faire mousser son amour-propre,  où le "je-me-moi" domine sur l'échange réel et le dialogue constructif, on a accusé la personnalité surexposée, les bons coups surlignés, les photos triées et l'image créée, faussée et diffusée.

Eric Mainville, blogueur et journaliste web indépendant, suggère dans un billet sur les émotions générées par les médias sociaux, qu'un des "dangers" du web social est qu'il devienne un "lieu d'expression pour la vanité". Cette réflexion recoupe celle de Michelle Blanc dans son billet JE TU IL des médias sociaux.

À force d'exposer sa réalité à travers le filtre que l'on s'impose sur un site de réseautage, plusieurs sont d"avis que Facebook permet de projeter une image revue et améliorée de sa personne.

Pour sa part, l'auteur du blogue Communication et Internet  suggère que trop facilité sur la populaire plate-forme sociale rende la communication vide de sens. Une certaine forme d'exhibitionniste se dégage également de la tendance à diffuser à des dizaines, voire des centaines d'"amis" ce que l'on communiquait il n'y a pas si longtemps uniquement à ses proches. L'auteur du blogue tout juste cité mentionne dans son billet Facebook flatte le narcissisme et donne l'impression d'être un "people" : de la communication interpersonnelle à la communication de masse que : "Le passage de la communication interpersonnelle à la communication de masse engendre donc naturellement une « théatralisation » de la vie privée.
Et pour rejoindre le débat sur la protection de la vie privée, il semble évident qu’avec les réseaux sociaux, on ne dévoile pas sa vie privée, on la met en scène. "

Ironique, tout cela, quand on considère que la première condition nécessaire à un média pour porter le nom de "social" est d'abord et avant tout de favoriser un échange réel. Et le dialogue dans tout ça? Il suppose une bidirectionnalité, un désir d'échange et pas uniquement pour obtenir rétroaction sur ses bons coups exposés. 


Nous ne sommes pas si loin de l'époque des forums de discussions, qui par leur nature d'espace collectif sous-entendait intrinsèquement que l'autre était inclus dans l'espace de partage et où les autres personnes que la première du singulier avaient aussi la cote.

jeudi 2 juin 2011

Influence, propagande et opinion publique

Tous les moyens sont bons pour rejoindre son public-cible et exercer sur lui son autorité. Même celui de confier à une importante firme de relations publiques le mandat de démolir la crédibilité de son compétiteur.

L'initiative de propagande anti-google menée par le géant du réseautage Facebook a généré des réactions d'indignation après que l'agence de relations publiques américaine Burson-Marsteller eût demandé à l'influent chroniqueur et chercheur en cybersécurité Chris Soghoian de rédiger sur son blogue des articles discréditant le groupe Google pour la sécurité des données personnelles des millions d'utilisateurs de sa nouvelle plate-forme sociale Gmail Social Circle et d'encourager les journalistes à enquêter en ce sens dans le but d'influencer négativement l'opinion publique.

Or, plutôt que de répondre à la requête de la firme de RP, le blogueur a publié sur son site les mails de l'agence témoignant de la pas très nette demande. C'est un chroniqueur du Daily Beast, Dan Lyons, qui a récupéré et médiatisé l'affaire, qui a rapidement nécessité des justifications (hum hum) de la part de Facebook.

Dans cette histoire, l'odieux de la chose c'est que pour une question de compétition de niche entre deux entreprises, on a entrepris d'user de propagande en se servant de la crédibilité d'acteurs web pour dénigrer l'adversaire. Honte également à la réputée firme de RP qui n'a pas reculé devant la manoeuvre, désirant répondre à la demande malhonnête de son client.

Utiliser cette stratégie, courante dans le milieu des relations publiques, demeure politically correct tant qu'elle consiste à faire promouvoir par des influenceurs-clés un produit ou un service en toute liberté d'opinion et surtout plutôt qu'à démollir l'essor de l'intiative d'un compétiteur par une campagne de salissage déguisée en opinions libres.

Propagation virale, jeunes et politique

Et si l'engagement citoyen des jeunes venait, avec l'avènement du web social, de prendre une nouvelle forme? C'est ce que suggèrent les résultats d'une enquête menée par le CEFRIO .

Nous entendons régulièrement parler du désengagement des jeunes (18-24 ans) vis à vis des questions civiques et politiques. Or, l'enquête du CEFRIO révèle que la génération dite "C" a aussi des préoccupations à certaines causes sociales, politiques et environnementales mais qu'elle les manifeste simplement d'une manière différente, en utilisant davantage les  médias sociaux. Cet engagement citoyen se traduit, en outre, par la propagation virale de vidéos (par exemple durant la dernière campagne électorale fédérale, une vidéo de Stephen Harper chantant Imagine en jouant au piano avec une jeune chanteuse de l'ouest canadien a circulé intensément sur les réseaux sociaux pour faire de la pression auprès de Yoko Ono pour demander des excuses à monsieur Harper), de sensibilisation à des causes, à la signature de pétitions en ligne (par exemple la pétition demandant la démission de Jean Charest a circulé très activement sur les réseaux sociaux) ou à l'adhésion à des groupes de pression (comme le "non aux gaz de schiste"), l'usage du web pour vérifier la provenance de différents produits de consommation, etc.

Peut-être les stratèges politiques devraient-ils repenser leurs plans de communication pour y intégrer davantage les médias sociaux? C'est la stratégie qu'a utilisé le parti Québec Solidaire pour entrer en contact avec les électeurs aux deux dernières élections provinciales, n'ayant pas obtenu place au débat des chefs opposant ses adversaires politiques pour présenter et faire valoir ses idées.

Luc Dupont, professeur de communication à l'université d'Ottawa et chercheur-associé au CEFRIO, propose 10 raisons d'utiliser les médias sociaux en campagne électorale. Entre autres raisons, il souligne que c'est principalement de cette manière que la gent politique réussira à prendre le pouls des préoccupations des jeunes (qui constituent un important pourcentage des internautes) électeurs mais également (et surtout !) à les rejoindre.

mercredi 1 juin 2011

Vous êtes aussi un relais

Ce billet se veut un complément de la réflexion déjà amorcée par ma collègue Émilie du cours INF6107. Cette dernière proposait une analogie entre l'internaute (plus précisément l'utilisateur de médias sociaux et de sites transactionnels en ligne) et un produit de consommation par les infos de son profil singulier. Ce même profil affichant les préférences et les mots-clés des statuts Facebook de son utilisateur est récupéré et utilisé par les gestionnaires de publicité du populaire site, qui ciblent pour les entreprises leur public-cible à travers ces mêmes infos. Les profils utilisateurs possèdent donc une grande valeur marketing.

Si l'utilisateur de médias sociaux est un produits de "consommation" pour les publicistes, il est également un relais monnayable. Agences de communications et relations publiques, associations, diverses, chercheurs universitaires, autres blogueurs: les demandes fuseront de toutes part, si vous êtes un blogueur ou un utilisateur de médias sociaux considéré comme influent pour vendre un produit, une idée, un sondage.

Le blogueur dont la notoriété a fait ses preuves sera une cible de choix pour les agences mais également à son tour un relais. Le blogueur-produit (ou dans un sens plus large, l'utilisateur Facebook) est-il une finalité en soi? Non. Dans le cas des blogues, c'est plutôt un moyen pour atteindre plus large public encore.

Comment augmenter ses chances de le voir collaborer à ses initiatives marketing? Gratifions-le, sacrebleu ! Ainsi, selon sa ligne éditoriale et son type de lectorat, on pourra lui proposer des produits à essayer, les invitant tacitement à partager leur appréciation sur leur blogue. Cela est de plus en plus courant et très gagnant comme méthode: séduire les influenceurs. Ceux-ci sont des acteurs-clés dans le nouveau marketing web !

Article lié abordant la question:
http://www.michelleblanc.com/category/blogue/page/3/