jeudi 2 juin 2011

Influence, propagande et opinion publique

Tous les moyens sont bons pour rejoindre son public-cible et exercer sur lui son autorité. Même celui de confier à une importante firme de relations publiques le mandat de démolir la crédibilité de son compétiteur.

L'initiative de propagande anti-google menée par le géant du réseautage Facebook a généré des réactions d'indignation après que l'agence de relations publiques américaine Burson-Marsteller eût demandé à l'influent chroniqueur et chercheur en cybersécurité Chris Soghoian de rédiger sur son blogue des articles discréditant le groupe Google pour la sécurité des données personnelles des millions d'utilisateurs de sa nouvelle plate-forme sociale Gmail Social Circle et d'encourager les journalistes à enquêter en ce sens dans le but d'influencer négativement l'opinion publique.

Or, plutôt que de répondre à la requête de la firme de RP, le blogueur a publié sur son site les mails de l'agence témoignant de la pas très nette demande. C'est un chroniqueur du Daily Beast, Dan Lyons, qui a récupéré et médiatisé l'affaire, qui a rapidement nécessité des justifications (hum hum) de la part de Facebook.

Dans cette histoire, l'odieux de la chose c'est que pour une question de compétition de niche entre deux entreprises, on a entrepris d'user de propagande en se servant de la crédibilité d'acteurs web pour dénigrer l'adversaire. Honte également à la réputée firme de RP qui n'a pas reculé devant la manoeuvre, désirant répondre à la demande malhonnête de son client.

Utiliser cette stratégie, courante dans le milieu des relations publiques, demeure politically correct tant qu'elle consiste à faire promouvoir par des influenceurs-clés un produit ou un service en toute liberté d'opinion et surtout plutôt qu'à démollir l'essor de l'intiative d'un compétiteur par une campagne de salissage déguisée en opinions libres.

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