lundi 6 juin 2011

Web social et intimidation

Le web social pour s'exprimer, informer, diffuser, partager. Tous, nous pouvons y trouver avantage.

La chose a pourtant son pendant pernicieux. À travers le masque de l'anonymat, insulter, diffamer, dénigrer, démolir une réputation ou carrément usurper une identité n'a jamais été aussi facile. Comme la législation entourant les crimes haineux sur le web est encore floue et que nombre d'entreprises de salissage de réputations se font sous le couvert de l'anonymat, il s'avère difficile d'élaborer un dossier solide pour une poursuite au criminel. Qui plus est, cela nécessite temps, argent et énergies, denrées que les services de police préfèrent mettre au service de crimes plus "tangibles". Comme en témoigne cet article paru aujourd'hui sur Cyberpresse, une "agression" de réputation en ligne peut détruire votre image, votre vie, votre rapport aux autres de manière parfois permanente et les mesures existantes pour vous venir en aide le moment venu sont quasi inexistantes.

Les plates-formes de réseaux-sociaux Facebook et Twitter possèdent certes leurs mécanismes de plaintes et de blocage dans les cas d'abus mais ceux-ci s'avèrent hélas inefficaces. Nous avons d'ailleurs vu au module 6 du cours un cas pour le moins extraordinaire d'usurpation d'identité (qui a duré six mois !) par une jeune adolescente désirant se faire passer pour la coqueluche de son école. 

À défaut d'avoir à sa disposition des ressources pour se défendre, la sensibilisation au sérieux du crime (parce qu'usurper une identité ou diffamer sont bien des crimes) demeure une des mesures sur lesquels misent certains services de police. Visites dans les écoles de quartier, conscientisation aux conséquences du geste.

Dans son billet intitulé Les plates-formes sociales et leurs problèmes de gestion de la diffamation harcèlement et intimidation , Michelle Blanc conclut en affirmant : "Les médias sociaux sont donc un lieu extraordinaire de socialisation, mais ils sont aussi un Far West sans foi ni loi que même ses plus importants bénéficiaires (les plates-formes elles-mêmes) n’arrivent pas à réguler convenablement…"

Les enjeux de la cyberintimidation sont gargantuesques. De grands défis restent à relever à l'ère où le web prend de plus en plus de place dans nos vies...

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