samedi 4 juin 2011

Le narcissisme sur les réseaux sociaux

Plusieurs penseurs du web ont questionné l'aspect narcissique lié à l'usage des médias sociaux. On leur a reproché d'être une vitrine où faire mousser son amour-propre,  où le "je-me-moi" domine sur l'échange réel et le dialogue constructif, on a accusé la personnalité surexposée, les bons coups surlignés, les photos triées et l'image créée, faussée et diffusée.

Eric Mainville, blogueur et journaliste web indépendant, suggère dans un billet sur les émotions générées par les médias sociaux, qu'un des "dangers" du web social est qu'il devienne un "lieu d'expression pour la vanité". Cette réflexion recoupe celle de Michelle Blanc dans son billet JE TU IL des médias sociaux.

À force d'exposer sa réalité à travers le filtre que l'on s'impose sur un site de réseautage, plusieurs sont d"avis que Facebook permet de projeter une image revue et améliorée de sa personne.

Pour sa part, l'auteur du blogue Communication et Internet  suggère que trop facilité sur la populaire plate-forme sociale rende la communication vide de sens. Une certaine forme d'exhibitionniste se dégage également de la tendance à diffuser à des dizaines, voire des centaines d'"amis" ce que l'on communiquait il n'y a pas si longtemps uniquement à ses proches. L'auteur du blogue tout juste cité mentionne dans son billet Facebook flatte le narcissisme et donne l'impression d'être un "people" : de la communication interpersonnelle à la communication de masse que : "Le passage de la communication interpersonnelle à la communication de masse engendre donc naturellement une « théatralisation » de la vie privée.
Et pour rejoindre le débat sur la protection de la vie privée, il semble évident qu’avec les réseaux sociaux, on ne dévoile pas sa vie privée, on la met en scène. "

Ironique, tout cela, quand on considère que la première condition nécessaire à un média pour porter le nom de "social" est d'abord et avant tout de favoriser un échange réel. Et le dialogue dans tout ça? Il suppose une bidirectionnalité, un désir d'échange et pas uniquement pour obtenir rétroaction sur ses bons coups exposés. 


Nous ne sommes pas si loin de l'époque des forums de discussions, qui par leur nature d'espace collectif sous-entendait intrinsèquement que l'autre était inclus dans l'espace de partage et où les autres personnes que la première du singulier avaient aussi la cote.

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